Le 14 juin, la directrice de la protection de la jeunesse de la Montérégie, Marie-Josée Audette, a présenté le bilan 2021-2022 de l’organisation. Pour le secteur de l’évaluation, elle souligne un manque à gagner d’une quarantaine d’intervenants sur 140 postes, ce qui est énorme selon elle. Pour le secteur des suivis, il manque une trentaine d’intervenants. Le manque se reflète localement aussi, a-t-elle précisé en entrevue.

« Pour l’équipe qui couvre le RLS Pierre-De Saurel et Lajemmerais, spécifiquement pour le volet évaluation et orientation, on devrait avoir 14 personnes à temps complet et actuellement on en a 9,4. Il y a un manque, absolument. Pour le secteur de l’application des mesures [suivis], je n’ai pas la donnée, mais on est dans le même registre », souligne Mme Audette.

Des stratégies sont mises en place pour attirer et garder des intervenants. Des démarches sont faites dans les maisons d’enseignement comme les cégeps.

« On souhaite les intéresser rapidement à la protection de la jeunesse. On les embauche tandis qu’ils sont étudiants et à partir de là, ils grandissent avec nous. Ça dédramatise, ça démystifie et ça les prépare à être intervenants le jour où ils obtiennent leur diplôme. C’est vraiment là-dessus qu’on a mis beaucoup d’énergie dans les dernières années et ça marche. Mais encore une fois, il nous en faudrait plus », explique Mme Audette.

En Montérégie, 90 étudiants ont été embauchés cet été. De ce nombre, Mme Audette précise que certains se retrouvent à Sorel-Tracy.

Malgré tout, la directrice assure que les enfants nécessitant un service urgent sont pris en charge.

Un peu plus de signalements

Localement, le nombre de signalements reçu est passé de 821 lors du dernier bilan à 1161 cette année. Une des raisons, selon Mme Audette, est que les gens du réseau et la population sont encore plus sensibles à la cause des enfants. Mais cette hausse ne signifie pas nécessairement une grande hausse des signalements retenus. Pour le RLS de Pierre-De Saurel, les signalements retenus se chiffrent à 293 alors qu’ils étaient à 277 lors du dernier bilan.

La majorité des signalements proviennent d’employés d’organismes comme le CLSC et les organismes communautaires, puis d’intervenants des milieux scolaires et des milieux de garde.

Quand une intervention était nécessaire, dans 54 % des cas, les enfants ont été maintenus dans leur milieu familial.

Lors du plus récent bilan, 21 enfants ont commis un délit et ont été arrêtés. De ce nombre, 19 se sont vu appliquer des sanctions extrajudiciaires et ont été orientés vers un organisme de justice alternative.

Mme Audette mentionne que depuis toujours, le RLS de Pierre-De Saurel se démarque par l’implication de la communauté et la sensibilité de celle-ci aux enfants, à la prise en charge et à la mise en place d’initiatives.

Un service pour les jeunes

À l’automne, le projet Aire ouverte verra le jour à Sorel-Tracy. Il s’agit d’un centre de services intégré, fait par les jeunes et pour les jeunes, avec un ensemble de représentants et de services auxquels un jeune pourrait avoir besoin, comme en santé, en scolarisation, etc. Le centre s’adressera aux jeunes de 12 à 25 ans et vise à répondre aux besoins psychosociaux des jeunes en situation de vulnérabilité qui ne font pas appel aux services des réseaux institutionnels ou communautaires existants.

Le RLS Pierre-De Saurel en chiffres pour la DPJ

Signalements reçus : 1161

Signalements retenus : 293

– Négligence : 110

– Abus physique : 41

– Risques sérieux de négligence : 39

– Troubles de comportement sérieux : 34

– Mauvais traitement psychologique : 29

– Abus sexuel : 27

– Autre : 13

Interventions : 266

Dossiers en attente : 67