5 Décembre 2018 - 12:10
La Ferme de l’Étang remporte le prix Nouvelle Entreprise
Par: Deux Rives

Sonia Gagnon est propriétaire de la Ferme de l'Étang à Saint-Roch-de-Richelieu. (Photo : gracieuseté)

La Ferme de l’Étang, à Saint-Roch-de-Richelieu, est un grand rêve devenu réalité pour Sonia Gagnon et son fils Maxime Beauregard, les récipiendaires du Prix Nouvelle Entreprise lors du Gala Excellence Agricole Montérégie-Est.

Texte de Sébastien Lacroix – collaboration spéciale

Après avoir acheté une petite ferme pour le plaisir avec son mari, le couple avait pour objectif d’un jour vivre de l’agriculture. En 2009, ils ont formé un petit troupeau de huit têtes pour apprendre les rudiments du métier, avec dans l’idée d’un jour développer un marché.

Puis, le destin a frappé, en 2015, quand son conjoint est tombé malade. Le projet qu’ils caressaient a été mis sur pause avant qu’il décède l’année suivante.

Le projet que mijotait Sonia Gagnon a véritablement pris forme en 2017. D’autant plus qu’elle ne pouvait pas retourner à son ancien travail en raison d’un accident de la route. Elle a donc décidé de foncer tête première et de se lancer dans la production de chèvre de boucherie.

Il a dès lors fallu investir et faire un emprunt à la Financière agricole. « On ne pouvait pas en vivre avec un troupeau de 50 chèvres et on ne pouvait pas partir ça dans une écurie, fait valoir Sonia Gagnon. On s’est donné les outils et on a fait construire une bâtisse neuve. »

Ainsi, avec son fils, qui poursuit des études à l’ITA de Saint-Hyacinthe tout en travaillant dans l’entreprise familiale, la ferme abrite un troupeau de 200 têtes, dont 80 mères en production.

Ils élèvent de la chèvre de boucherie Boer pur sang dans un souci de développement durable et de bien-être animal. Ils utilisent ainsi moins de produits chimiques dans leur fourrage, les nourrissent avec du grain biologique et les soignent avec la médecine douce. De petites attentions qui font une différence quant à la qualité de leur produit.

« On travaille toujours à améliorer la génétique, sans les booster avec des hormones de croissance. Le fait qu’elles aient une meilleure musculature, ça amène une viande de meilleure qualité », explique la productrice, dont la ferme alimente plusieurs restaurants et épiceries de la région.

L’un des grands défis que rencontrent les éleveurs de chèvre de boucherie est celui de se faire connaître. Plusieurs associent à tort le goût de la viande de l’animal à celui de son lait. « Ce n’est pas la même qualité musculaire, explique Sonia Gagnon. La viande d’une chèvre de lait est plus dure et c’est plus fort en bouche. Tandis que la chèvre de boucherie, c’est plus léger que l’agneau et plus parfumé que le veau de grain. C’est deux fois moins calorique que le poulet et il y a autant de protéine que dans le bœuf. »

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