10 octobre 2023 - 09:12
Reconnue pour son implication communautaire
La Grande Ourse mise en danger par les travaux au centre-ville
Par: Alexandre Brouillard

Catherine Doyon a remercié les gens d’affaires de leur appui lors du Gala du mérite économique le 29 avril dernier. Quelques mois plus tard, elle demande l’aide de la population. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

La Grande Ourse est dans une impasse financière. À peine six mois après avoir été récompensée au Gala du mérite économique pour son approche communautaire, sa survie est mise à risque par les travaux d’aqueduc et d’égout au centre-ville.

Le 29 avril, Catherine Doyon, la propriétaire de La Grande Ourse, s’adressait à la communauté économique soreloise lors de la dernière mouture du Gala du mérite économique. Le magasin venait de remporter le prix de la catégorie Commerce de détail – 4 employés et moins.

« La Grande Ourse est une entreprise qui privilégie la communauté et l’entraide, des valeurs qui sont importantes dans la région », avait-elle affirmé sous l’applaudissement des convives.

Six mois plus tard, Mme Doyon demande l’aide de cette même communauté par l’entremise d’une campagne de sociofinancement GoFundMe intitulée « La Grande Ourse » pour assurer la survie de sa friperie, boutique et salon de thé, qui a vu le jour en 2018. Elle souhaite amasser 3500 $.

« Depuis le début des travaux [d’aqueduc et d’égout] en juin, l’achalandage a vraiment diminué, confie-t-elle avec désarroi. L’accès au magasin est vraiment restreint. Beaucoup de clients attendent la fin des travaux et ne viennent plus au magasin. »

La friperie est située au 52, rue Augusta, tout près de l’intersection de la rue du Prince, un carrefour névralgique des travaux depuis juin dernier.

« Depuis le lancement des travaux, notre secteur est impacté sans arrêt. C’est vraiment désagréable et ce n’était pas ce qui était annoncé avant les travaux », précise la jeune entrepreneure.

Des revenus en baisse de 75 %

La situation est telle que La Grande Ourse n’a pas atteint le quart de ses revenus estivaux habituels. Catherine Doyon insiste : l’objectif de sa friperie n’est pas de s’enrichir, mais bien d’aider la communauté, notamment les familles moins bien nanties et les itinérants.

« On a quand même un seuil minimum à atteindre, clame-t-elle. Je dois être en mesure de payer les employés et mes factures. »

Si elle ne parvient pas à se sortir la tête de l’eau, Mme Doyon essayera de prendre des arrangements avec le propriétaire du bâtiment de sa boutique et même avec Hydro-Québec. Une situation qu’elle souhaite éviter. « Je dois trouver des solutions pour demeurer ouvert! Plusieurs personnes seront impactées si on ferme nos portes », prévient-elle.

Concernant le nouveau prêt offert par Développement économique Pierre-De Saurel, Catherine Doyon ne mâche pas ses mots. « C’est avantageux ce qu’il nous propose, mais en même temps, on trouve que ce n’est pas vraiment à nous de payer à cause de la mauvaise gestion du chantier. On s’était déjà endetté durant la pandémie, on ne veut pas recommencer », conclut-elle.

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