C’est Michel Houde, un vétéran des forces de réserve de l’armée canadienne il y a une trentaine d’années, qui a pris la relève à la présidence de l’organisme. Même si son emploi de camionneur l’occupe beaucoup étant donné qu’il est parti sur la route six jours par semaine, il tenait à sauver la Légion qui aurait pu être dissoute si personne ne levait la main.
« J’ai beaucoup de copains qui sont vétérans, qui sont revenus de la Bosnie ou de l’Afghanistan, par exemple. La Légion me tient à cœur parce qu’elle aide les vétérans. Moi-même, j’aidais beaucoup mes frères d’armes et par l’entremise de la Légion, c’est plus facile d’en rejoindre des nouveaux que je ne connais pas », explique-t-il.
M. Houde ne cache pas que la Légion a connu des difficultés au cours des derniers mois, notamment avec le départ de quatre des cinq membres du comité exécutif. Dans nos pages le 29 novembre, l’ex-président Denis Duguay dénonçait entre autres l’obstination et la contestation d’une poignée de membres sur les règlements et le leadership en place.
Outre l’arrivée de Michel Houde à la présidence, il y a maintenant une nouvelle première vice-présidente (Michelle Courteau), une nouvelle secrétaire (Lucie Bouchard) et une nouvelle trésorière (Jacinthe Bouchard). Le deuxième vice-président, Maxime Charron, est resté en poste.
« J’ai pris le poste de président pour sauver la Légion, affirme-t-il sans détour. On avait une crise à l’interne et je pensais être capable de la régler. On a d’ailleurs déjà réglé une partie de la crise. En devenant président, je me suis monté une équipe et c’est là pour continuer encore beaucoup d’années! », assure-t-il.
Bien s’entourer
Le nouveau président le reconnaît : la tâche ne s’annonce pas simple. C’est pourquoi la priorité, selon lui, sera de bien s’entourer et de déléguer les tâches.
« J’ai beaucoup de respect pour Denis [Duguay], il a été un excellent président. Si mon règne peut être aussi long que le sien, ce sera une victoire (rires). Mais il ne déléguait pas beaucoup. Avec moi, les tâches seront plus réparties et autant les bénévoles que les membres seront plus impliqués. C’est un gros défi qu’on a devant nous, mais si on est plusieurs à grimper la montagne ensemble, on devrait y arriver », avance Michel Houde.
« Je ne suis pas né pour être président, ajoute-t-il. C’est comme si j’étais un soldat et du jour au lendemain, je devenais général. Disons que ce n’est pas habituel pour moi, je suis plus un gars de terrain, mais tout se fait. C’est pourquoi c’est important pour moi de bien m’entourer. »
Michel Houde entrera officiellement dans ses nouvelles fonctions le 1er janvier 2023. Denis Duguay demeura président ex-officio et assurera la transition avec le nouveau conseil d’administration. Et quels seront les défis pour 2023?
« On veut garder la Légion ouverte, vivante. En apprendre les rouages, garder les livres à jour. Si des membres veulent amener de nouveaux projets, on va être à l’écoute, mais c’est certain qu’on garde nos valeurs sûres comme notre cérémonie du Jour du Souvenir et la campagne du coquelicot », conclut M. Houde.