« Notre rôle, c’est de complémenter ce qui existe, pas de dédoubler. On travaille en collaboration avec les écoles, le CLSC, les CPE, etc. Là où il y a un trou de services, c’est là qu’on s’installe », confie la directrice générale de la Maison de la famille Joli-Cœur, Cindy Mathers.
Si elle offrait au départ surtout du répit parental pour les mamans à la maison, la Maison de la Famille Joli-Cœur a vu sa mission changer au fil des ans. « Aujourd’hui, nos services sont utilisés en urgence. Les familles arrivent à bout de souffle, en attente d’une place en CPE ou d’un soutien qu’elles ne trouvent pas ailleurs. On est là pour les aider à tenir le coup », ajoute Mme Mathers.
L’un des volets les plus en demande est le service d’intervention à domicile qui sera renforcé dès l’an prochain avec l’ajout de deux intervenantes communautaires. « Si un parent est dépassé, qu’un enfant vit des difficultés, ou que la situation devient trop lourde à gérer, on va sur le terrain. On observe, on soutient, on propose des outils. Le but, c’est d’agir et de remettre les parents sur la bonne voie. »
Ce service s’ajoute à une panoplie d’activités dont les groupes d’éveil pour les tout-petits, les ateliers de stimulation du langage, le soutien scolaire et parascolaire, etc.
La directrice générale mentionne que depuis la pandémie, les enjeux de santé mentale, de développement des enfants et de charge parentale sont en hausse. « Les enfants ne sont plus les mêmes. Les familles non plus. On voit de plus en plus de cas liés au langage, au comportement, à l’épuisement parental. C’est là qu’on intervient. »
L’organisme a notamment développé un atelier de prévention sur la stimulation du langage dès l’âge d’un an, en réponse aux effets préoccupants de la surexposition aux écrans. « On ne prend plus le temps de parler aux enfants. Je ne veux pas blâmer les parents. On est tous fatigués. Mais parfois, juste montrer comment parler à son enfant pendant qu’on cuisine, ça peut faire toute une différence. Nous sommes là pour donner des conseils avec toute notre expertise développée. »
Afin de souligner les 30 ans de l’organisme, la ministre de la Famille, Suzanne Roy, fera une allocution à l’Assemblée nationale le 22 avril. Il s’agit d’une belle visibilité pour la Maison de la Famille Joli-Cœur qui déploie sans cesse des efforts pour rejoindre et soutenir un maximum de familles dans leur parcours. « Nous savons que notre impact est majeur. On continue de bâtir des ponts, de répondre aux besoins et de rester une porte d’entrée humaine pour ceux qui en ont besoin », de conclure Cindy Mathers.