17 janvier 2024 - 08:36
La Maison L’Ancrage Pierre-De Saurel toujours en mode survie
Par: Stéphane Fortier

La directrice générale de la Maison L’Ancrage, Claude Daigle, doit jongler avec un financement difficile. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Pas facile pour un organisme aujourd’hui d’assurer sa pérennité et, pour la Maison L’Ancrage, un lieu d’hébergement temporaire pour des jeunes vulnérables de 16 à 23 ans, la survie ne tient qu’à un fil.

Il faut rappeler ici que la Maison L’Ancrage Pierre-De-Saurel est un organisme communautaire autonome, qui a pour mission de soutenir ces jeunes afin d’éviter qu’ils se retrouvent sans domicile fixe en leur offrant un lieu d’hébergement temporaire tout en favorisant la résolution de leurs conflits interpersonnels, leur réintégration dans la famille ou dans un autre milieu de vie adéquat et en soutenant les jeunes dans leurs projets de vie.
Pourtant devenu indispensable, l’organisme, qui existe depuis maintenant deux ans, peine à trouver du financement et doit déménager là où se situe la Maison des jeunes l’Air du temps sur le chemin Saint-Roch à Sorel-Tracy parce que les lieux actuels, sur la rue Guèvremont, ne suffisent déjà plus à la tâche.
« Mais il y aura beaucoup de choses à faire, tellement que nous ne prévoyons pas emménager avant l’automne-hiver 2024-2025, révèle d’entrée de jeu la directrice générale, Claude Daigle. Il y a des transformations à effectuer et des rénovations pour en faire un milieu de vie confortable. Il n’y a pas de chambres, il nous faut donc les aménager. Pour ce faire, une demande de subvention a été effectuée au Programme d’aide financière aux infrastructures jeunesse (PAFIJ) mais nous ne recevrons pas de réponses avant avril », ajoute celle qui croit qu’il faudrait 500 000 $ environ pour concrétiser le déménagement et l’aménagement.
De six places, la Maison L’Ancrage pourra passer à neuf places. Et un espace plus grand pourra accroitre la confidentialité et permettre de faire de L’Ancrage un milieu de vie encore plus familial.
Nécessaire
Dès 2016, la Table de concertation jeunesse du Bas-Richelieu produisait un mémoire relatant les problématiques de détresse et de santé mentale des jeunes sur le territoire. Un lieu d’hébergement comme la Maison L’Ancrage est devenu une nécessité, car le nombre de jeunes qui ont besoin d’une telle ressource est en croissance, selon Claude Daigle.
« Nous savions que c’était un besoin, mais c’est plus important que ce l’on imaginait. On réalise que les problèmes de santé mentale à cause de la pandémie se sont accrus. Des jeunes en situation de précarité manquaient déjà de moyens, c’est encore pire aujourd’hui. Depuis l’ouverture, nous avons accueilli 60 jeunes pour un total de 1452 nuits et près de 13 000 repas servis ainsi que des dépannages alimentaires aux post-hébergés », nous dit la directrice générale.
En mode survie
En septembre, si la Maison L’Ancrage, qui est membre du Regroupement des Auberges du cœur depuis 2023, n’avait pas eu le financement nécessaire, l’organisme aurait dû fermer. « Heureusement, nous avons eu la confirmation d’une aide récurrente de 120 000 $ par année du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC). Il y a aussi Moisson Rive-Sud qui nous fournit de la nourriture une fois par mois, mais on n’a jamais de certitude si on aura des subventions ou non », s’inquiète-t-elle.
Néanmoins, avant la période des Fêtes, à Sorel-Tracy, Saint-Joseph-de-Sorel et Contrecœur, les propriétaires des restaurants Tim Hortons et leurs invités ont contribué à récolter 8803,28 $ en soutien à l’organisme Maison L’Ancrage Pierre-De Saurel dans le cadre de la campagne du Biscuits Sourires. Cette première campagne de Biscuits Sourires des fêtes a été un succès et a donné un bon coup de pouce à l’organisme. « Ça nous coûte quand même 450 000 $ par année pour fonctionner. Nous avons un intervenant par quart de travail, mais idéalement, il en faudrait deux », affirme Mme Daigle.
Les prochains défis demeurent donc le déménagement, dans la mesure où l’organisme reçoit une subvention pour la rénovation. Le notaire doit aussi concrétiser le don de la Maison des Jeunes.
Un appel est lancé à ceux, particuliers ou entreprises, qui pourraient soutenir l’organisme. On se rend au www.maisonlancrage.com/donner.

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