Si cet investissement arrive à point nommé, c’est parce qu’il se préparait depuis un moment et s’alignait sur les stratégies de développement économique de notre région. Des stratégies qui visent à consolider nos entreprises en améliorant leur performance, en diminuant leur dépendance aux énergies fossiles et en favorisant le maillage entre elles pour affronter ensemble les marchés extérieurs qui doivent maintenant se modifier.
Le message de l’importance de la modernisation des entreprises, par l’automatisation et la numérisation de la production, est porté depuis plusieurs années déjà par les organismes de développement à Sorel-Tracy. Il suscite parfois des craintes chez les travailleurs qui craignent pour leur emploi. La directrice générale de Portes et fenêtre Boulet, Mélodie Boulet, fait pourtant un constat différent. Elle prend la peine d’indiquer que la modernisation des installations de l’entreprise n’entraînera pas de mise à pied, mais qu’il faudra plutôt embaucher de la main-d’œuvre spécialisée ainsi que de la main-d’œuvre ouvrière supplémentaire pour répondre à l’augmentation de la production.
Personne ne nous fera croire que les prochaines semaines, les prochains mois et les prochaines années ne seront pas difficiles. L’obsession pour le Canada du type qui occupe la Maison-Blanche ne nous laisse présager rien de bon. Un petit mois de répit avant l’imposition de tarifs douaniers ne fait absolument rien pour faire disparaître l’incertitude. Ça ne fait que confirmer l’urgence d’agir et la pertinence des stratégies régionales de développement déjà en cours.
La ministre Christine Fréchette, présente lors de l’annonce chez Portes et fenêtres Boulet, parle de « la bonne approche » qui consiste à choisir d’investir dans la productivité. C’est un exemple à suivre pour d’autres entreprises de chez nous. Le message d’Investissement Québec va dans le même sens et les programmes qu’il offre sont en appui aux entreprises qui voudront, elles aussi, oser la modernisation comme le fait Portes et fenêtres Boulet. Quelles seront les prochaines entreprises à choisir d’aller dans cette direction malgré les défis du contexte actuel? Quelles seront les entreprises qui accepteront le soutien financier qui leur est offert actuellement grâce aux programmes gouvernementaux?
Avec la situation actuelle, oser risquer n’est pas un choix facile à faire. On a beau dire que de ne rien faire est aussi drôlement risqué, on doit comprendre les hésitations et les respecter. Nos organismes de développement, Développement économique Pierre-De Saurel (DEPS) ou la Société d’aide au développement des collectivités (SADC), sont justement là pour offrir cet accompagnement nécessaire. Il faut savoir en profiter.
Une crise est une occasion de voir ce qu’on a dans le ventre. L’optimisme qui prévalait dans la région avant la crise des tarifs devrait nourrir, pour un temps au moins, sa résilience. On saura alors si nous sommes vraiment en train de construire une région avec un nouvel avenir.