Les parents avaient en effet jusqu’au 4 mai, à midi, pour indiquer s’ils envoient ou non leurs enfants à l’école. S’il manquait encore quelques chiffres à compiler, au moment d’aller sous presse, la moyenne de fréquentation s’élevait à 50 %.
L’annonce de la réouverture avait d’ailleurs été mitigée au sein de nos lecteurs, la semaine dernière, comme nous avons pu le constater aux 150 commentaires laissés par les abonnés de notre page Facebook à la question « enverrez-vous vos enfants à l’école ou à la garderie? ». Les commentaires allaient en effet autant dans un sens que dans l’autre. Certains n’y voyaient pas de problèmes. Tandis que d’autres craignaient la contamination et une reprise trop rapide.
D’autres ont peut-être changé d’idée en constatant les nombreuses mesures qui ont été mises en place pour respecter la distanciation. Par exemple, les élèves devront rester dans leur classe pratiquement toute la journée, sauf pour la récréation qui se fera en groupe réduit, à tour de rôle. Ils devront même manger à leur pupitre sur l’heure du dîner malgré les belles journées qui s’en viennent.
Tous les lieux communs resteront fermés. La cafétéria, le laboratoire informatique, le gymnase et la bibliothèque seront fermés et les spécialistes iront de classe en classe pour enseigner leur matière. Les endroits qui seront libérés pourront ainsi servir de classes de débordement avant d’avoir recours aux écoles secondaires.
Par ailleurs, des masques et même des visières seront disponibles pour les enseignants qui en ressentiront le besoin.
Un maximum de 10 à 12 élèves par classe
Le respect de la distance de deux mètres sera aussi à respecter en tout temps. La mise en place de ces mesures de distanciation a d’ailleurs occupé une bonne partie de la dernière semaine dans les différentes écoles primaires de la région. À commencer par s’assurer que l’espace entre les pupitres est suffisant.
On estime déjà que les classes ne pourront pas accueillir 15 élèves, comme l’avait lancé le ministre Jean-François Roberge. On croit davantage que la capacité sera de 10 à 12 dans les écoles de la Commission scolaire de Sorel-Tracy, alors que la taille des groupes était en moyenne de 20 élèves. Ce qui devrait être envisageable avec un taux de 50 % de fréquentation.
La recherche d’espaces dans les locaux ne sera pas nécessairement la même pour chacune des classes. Puisque certaines qui ont eu des rénovations ont de plus grandes classes. Des aménagements seront faits pour maximiser la distanciation. « Un coin de lecture, par exemple, sera tassé pour faire de la place », explique la Directrice des Services du secrétariat général et des communications, Christine Marchand.
« La distance du deux mètres sera davantage un défi lors des déplacements en rang dans l’école et sur la cour de récréation. Parce que les enfants sont habitués de jouer ensemble, croit-elle. Ce sera un apprentissage, mais les enseignants vont amener les consignes d’une façon ludique. S’il faut les maintenir en septembre, on aura appris à vivre avec. »
Quelques élèves ciblés
Avec en main un questionnaire pour les parents, dont Les 2 Rives a obtenu copie, les enseignantes du primaire ont contacté chacune des familles de leurs élèves pour avoir une idée de ceux qui reviendraient ou non.
Si l’enfant ne revenait pas, l’enseignante devait ensuite s’informer de la capacité de la famille à offrir du soutien à l’apprentissage en ligne à domicile et s’assurer d’un accès à du matériel informatique et une connexion Internet haute vitesse. Sans quoi la commission scolaire pouvait lui en fournir.
Le ministère demandait aux enseignants d’insister auprès des familles d’enfants vulnérables pour qu’ils reviennent à l’école. C’est-à-dire les élèves à risque d’échec, ayant un plan d’intervention actif, issus des milieux défavorisés ou pouvant vivre une situation personnelle qui pourrait le rendre vulnérable.
Une liste d’arguments leur était fournie concernant les progrès de l’élève, l’importance de consolider les acquis, de revoir les notions de base, de compléter les savoirs essentiels, de travailler en présence des professionnels et de bénéficier d’un soutien pédagogique maximal. Dans certains cas, elles devaient insister sur le bénéfice des services de base à l’école qu’ils ne reçoivent pas à la maison.
Cette semaine, les enseignantes sont de retour au travail et suivront différentes formations pour la reprise des activités. C’est davantage au cours des prochains jours qu’elles en sauront plus sur la matière à enseigner et la façon d’enseigner aux élèves qui demeureront à la maison.
Un retour sous observation
Le retour à l’école sera d’ailleurs suivi de très près par la Direction de la Santé publique de la Montérégie. « On va surveiller les symptômes, tester les gens, identifier les éclosions s’il y a plusieurs cas qui reviennent dans un même endroit, assure la directrice de la santé publique, Dre Julie Loslier. Tout ça va se faire avec une grande prudence. Si on voit qu’il y a un trop grand impact pour notre capacité de prise en charge, on va se donner le droit de reculer. »
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