La directrice adjointe du programme jeunesse – santé maternelle et des enfants pour le CISSSME, Annick Lavallée, est heureuse de pouvoir enfin lancer ce projet. Elle affirme que beaucoup de travail a été fait dans les dernières années pour aboutir à cette étape.
Le projet a été déposé auprès du Ministère de la Santé et des Services sociaux en octobre 2019. Il a été accepté en avril 2020, au début de la pandémie.
Le budget de 1 705 000 $ servira à l’embauche d’une responsable sage-femme, de 10 sages-femmes, de trois aides natales et d’une agente administrative. Un budget subséquent servira pour la construction de la maison de naissance, qui pourrait se réaliser dans un horizon de deux à trois ans. Le CISSSME se concentre donc en premier lieu sur le service à domicile et en centre hospitalier.
Pour ce qui est du recrutement, il constitue un certain défi.
« Il n’y a pas de délai à respecter. Ça ne se trouve pas au coin de la rue des sages-femmes. L’affichage pour trouver ma responsable sage-femme est encore valide. La COVID a amené beaucoup d’établissements à renégocier rapidement leurs contrats avec les sages-femmes. Aussi, le fait qu’on a toutes été réquisitionnées pour d’autres tâches rend le recrutement difficile », explique Mme Lavallée.
Plusieurs critères sont à respecter pour l’emplacement de la maison de naissance, comme la proximité avec les grands centres et la clientèle vulnérable.
« Sorel-Tracy n’est vraiment pas éliminée. Peu importe l’endroit où la maison va s’établir, on va ouvrir des points de service dans chacun de nos RLS [Réseaux locaux de santé]. À Sorel-Tracy, l’hôpital va accoucher avec les sages-femmes si c’est le choix de la dame. Elle pourra aussi accoucher chez elle. […] Peu importe où on va installer la maison de naissance, on va être près de notre clientèle et s’assurer qu’elle va avoir accès à ce service-là », mentionne Mme Lavallée.
Une demande présente
Une grande partie des femmes de la Montérégie-Est désirant accoucher en maison de naissance fréquentaient celle de la Montérégie-Centre située à Saint-Jean-sur-Richelieu. Environ 30 % de sa clientèle provenait de la Montérégie-Est, majoritairement des RLS de Richelieu-Yamaska et de Pierre-Boucher. Pour les femmes du RLS Pierre-De Saurel, elles allaient chercher le service du côté de Nicolet, de Granby ou de Montréal.
« Quand on a fait le balisage pour le projet, une vingtaine avaient fait une demande pour aller à Nicolet. Je ne sais pas exactement la ville d’où provenaient les femmes, mais on peut s’imaginer qu’il y en avait de Sorel parce qu’il y a une proximité », ajoute Mme Lavallée.
Elle croit qu’avec un service plus accessible, les demandes augmenteront. Elle s’attend à réaliser 400 accouchements par an avec les sages-femmes, soit à peu près 10 % de tous les accouchements sur le territoire.
Mme Lavallée note que lorsque les trois lieux de naissance avec une sage-femme sont disponibles, 3 % des femmes accouchent à l’hôpital, 17 % à domicile et 80 % à la maison de naissance. Si la maison de naissance n’est pas disponible, les deux autres options sont choisies à parts égales. Le CISSSME a l’intention que sa future maison de naissance soit chaleureuse et permette d’accueillir la famille, le papa et les enfants dans un environnement adapté.
Avec la COVID-19, Mme Lavallée n’a pas ressenti une hausse des demandes pour l’accouchement avec une sage-femme. Sauf que si le service avait été disponible sur le territoire, elle croit que plus de femmes auraient choisi d’accoucher à la maison.