Les prévisions de revenus et de dépenses pour l’année 2024 ont été présentés, mais bien peu a été dit sur ce qui a motivé le conseil de la MRC, où siègent à titre de conseillers régionaux tous les maires de la MRC, à adopter ce budget.
Dans le domaine de l’action municipale, le travail pour le développement de la région se partage entre deux paliers : la municipalité locale, la ville ou le village où vous habitez, et la municipalité régionale, la MRC. La loi prévoit des compétences différentes pour ces deux organismes municipaux et ils sont au moins aussi importants l’un que l’autre, car ils doivent être en même temps complémentaires et bien coordonnés. La MRC, son conseil et son administration, constituent un espace de concertation entre les municipalités du territoire. Chez nous, elles sont 12 et occupent un territoire sur lequel l’industrie, l’agroalimentaire et les services assurent le dynamisme de notre développement.
La MRC connaît et a connu des succès au cours des dernières années, grâce, justement, à l’action concertée. Une seule municipalité aurait-elle pu créer un parc éolien et générer des revenus de quelques millions de dollars par année comme c’est le cas chez nous? La nouvelle Politique culturelle adoptée récemment pourrait-elle donner les mêmes résultats si nous en avions 12 plutôt qu’une seule? La Politique de développement social, accompagnée d’un plan d’action sur trois ans, pourrait-elle avoir autant d’impact sur le territoire si elle était morcelée? Pourquoi ne pas utiliser le moment de l’adoption du budget pour présenter le bilan des actions et cibler les priorités pour l’an prochain?
Deux priorités, elles aussi le fruit du travail concerté, émergent quand même très clairement de cette opération budgétaire : la poursuite du déploiement du transport collectif, avec le soutien à la Société de transport collectif (STC) Pierre-De Saurel, et le développement économique, pour lequel Développement économique Pierre-De Saurel (DEPS) voit ses budgets augmenter. Deux organismes qui font certainement la fierté de nos élus et qui connaissent de beaux succès, reconnus chez nous mais aussi à l’extérieur.
Les sommes supplémentaires accordées à ces deux organismes expliquent l’augmentation du budget de la MRC, qui passe de 24 M$ à 28 M$, assumés en bonne partie, et c’est très important de mettre l’emphase là-dessus, par des subventions gouvernementales alors que les quotes-parts des municipalités, financées par les taxes des citoyens, augmentent néanmoins de 15 % par rapport à l’an dernier.
Les élus n’ont pas à rougir de leur travail à la MRC. La complexité des enjeux sociaux et économiques ainsi que le travail nécessaire avec les partenaires de tous les milieux exigent d’eux qu’ils nous expliquent pourtant ce qu’ils souhaitent accomplir, les raisons qui motivent leurs décisions et les priorités qu’ils se fixent ensemble.
Dommage que l’adoption du budget 2024 n’ait pas donné l’occasion de les entendre. La mobilisation de tous les acteurs de la région, bien engagée par ailleurs, serait sûrement facilitée.
