Car tous les enfants inscrits en musique n’y trouveront que des avantages. De multiples études le prouvent. Apprendre la musique peut les aider à sortir plus aisément de leur coquille, mieux se développer. C’est sûrement cette préoccupation d’intégration qu’avait en tête la directrice de l’École Saint-Gabriel-Lalemant, Élizabeth Joyal, quand les deux promoteurs du projet, le guitariste chevronné Alexandre Éthier et l’efficace et ineffable Rachel Doyon de la Maison de la musique – deux amoureux de la musique – ont offert de l’initier avec raison dans son école. Quel choix prometteur!
En effet, plusieurs chercheurs en neurosciences ont découvert qu’apprendre la musique est d’autant bénéfique qu’elle stimule le cerveau de diverses manières. Elle pousse par exemple la mémoire et la concentration, amène le musicien à mieux organiser ses idées, développe sa mémoire de travail et sa dextérité. Autant de compétences qui facilitent à leur tour l’apprentissage scolaire. Leurs exigences sont les mêmes.
Plus encore, certaines études prouvent même que la musique et ses rythmes peuvent mener à une rééducation possible du cerveau et ainsi combattre la dyslexie et le trouble du spectre de l’autisme, améliorer la communication comme elle peut réduire l’anxiété. C’est donc un outil précieux pour minimiser ces difficultés posées par différents troubles neuromoteurs.
Bien sûr, apprendre la musique demande engagement et discipline. Des atouts qui construisent aussi un citoyen responsable. Mais surtout elle amène tant l’intellect que les émotions à s’exprimer autrement, à l’unisson. Ce qui contribue à bâtir une meilleure estime de soi, rappellent les chercheurs. Ainsi plus l’enfant s’y initiera jeune, plus il bénéficiera de ces apports.
Sachant tout cela, on ne peut que se demander pourquoi la musique n’est pas obligatoirement enseignée dans les écoles primaires. Pourquoi son enseignement reste-t-il plutôt un choix fait par des directions d’école? Pourtant, on s’alarme du nombre toujours grandissant de jeunes aux prises avec des difficultés d’apprentissage et des troubles de comportement! Et que l’on vit parallèlement une pénurie de personnels spécialisés pour les accompagner. Voilà que la musique est un outil à portée de main, non?
L’implanter serait aussi une belle façon d’inscrire cette génération dans cette longue et riche tradition musicale régionale qui contribue toujours au Québec une impressionnante brochette de musiciens et interprètes talentueux.
Vivement que l’on implante systématiquement cet apprentissage dans toutes nos écoles primaires. Que les parents toujours en quête du meilleur pour leurs enfants l’exigent sans hésiter. Tous les jeunes devraient avoir accès à la musique peu importe leur âge, leur comportement, leurs capacités actuelles et moyens financiers.
Car la musique, cette langue universelle aux 1000 accents, éveille à la fois le moi et le nous. L’enfant et sa collectivité. D’aujourd’hui à demain. Musicaliser ainsi l’école la sortirait certes de sa seule vocation de développer les connaissances pour aborder de belle façon l’émotion et faire de ses élèves des êtres plus équilibrés, plus complets! Rien de moins!