15 mars 2022 - 09:30
La musique pour donner de l’espoir
Par: Katy Desrosiers

Pour la musicienne ukrainienne Nadya Rachok, qui habite Sorel-Tracy depuis quatre ans, la musique est porteuse d’espoir. Elle jouera du violoncelle le dimanche 20 mars, à la messe de 9 h 45, à l’église Enfant-Jésus. Photo | Les 2 Rives ©

La musicienne ukrainienne habitant à Sorel-Tracy, Nadya Rachok, participera à la messe animée du 20 mars organisée par la Maison de la musique de Sorel-Tracy à l’église Enfant-Jésus. Pour elle, il était important de réaliser le concert en ces temps de guerre pour son pays natal puisque la musique l’a toujours soutenue dans les moments difficiles.

Nadya Rachok est née et a grandi à Kyïv en Ukraine. La musique est dans sa vie depuis l’âge de sept ans. Elle détient une maîtrise en musique de l’Université nationale de la culture et des arts du même endroit. Elle a fait partie de l’Orchestre symphonique NRCU et a été pigiste pour, entre autres, l’Orchestre symphonique de l’Ukraine. La musicienne est aussi active dans le monde de la musique de chambre. De plus, elle a joué sur des bateaux de croisière, ce qui lui a permis de visiter une cinquantaine de pays. Après l’université, elle a enseigné le piano et le violoncelle en Ukraine. Dorénavant, elle enseigne dans deux écoles de musique de la région élargie.

Le 20 mars, à compter de 9 h 45, elle jouera du violoncelle lors de la messe animée organisée par la Maison de la musique à l’église Enfant-Jésus. Elle interprètera quelques pièces avant, pendant et après la messe.

Malgré la situation actuelle en Ukraine, elle tenait à réaliser le concert. « Pour moi, la musique a toujours été de partager des vibrations et des émotions positives avec les gens qui m’écoutent. La musique nous a toujours inspirés et soutenus dans les moments difficiles », avoue-t-elle.

Parmi les pièces qu’elle interprètera, il y a La mélodie en la mineur, composée par l’Ukrainien reconnu mondialement Myroslav Skoryk. Mme Rachok explique que cette œuvre est devenue l’un des hymnes spirituels de l’Ukraine et a été interprétée par différents orchestres et ensembles musicaux partout sur la planète. Il est donc primordial pour elle de jouer cette chanson qui la touche droit au cœur.

Quelques-unes des autres pièces seront La prière de Céline Dion, Unchained Melody d’Alex North, l’Ave Maria de Bach/Gounod et Fall on me de Matteo et Andrea Bocelli.

« Dans un moment difficile comme ça, ensemble, on va prier pour que cette guerre se termine », souligne-t-elle.

L’incertitude

Nadya Rachok est au Québec depuis 2014, et habite à Sorel-Tracy depuis quatre ans. Par contre, la majorité de ses proches sont toujours en Ukraine, dont son père, ses cousins et plusieurs amis. Avec la guerre qui s’y déroule, elle n’a pas eu de nouvelles de certaines personnes de son entourage depuis des jours. Elle qualifie d’horrible ce sentiment d’être dans l’inconnu.

« Mon père est à 70 kilomètres de Kyïv. Je lui ai parlé, pour maintenant, il est correct. Mais mon cousin, je ne sais pas il est où maintenant. Il est dans l’armée, on ne sait pas il est où, c’est ça le problème. Il y a beaucoup de mes amis à qui je n’ai pas parlé depuis 10 jours déjà. Je ne sais pas ils sont où, c’est difficile de ne pas savoir », laisse-t-elle tomber, émotive.

La musicienne avoue que les deux dernières semaines ont été les plus difficiles de sa vie. Elle trouve horrible de ne pas savoir ce qui advient de ses proches et de voir ce qui se passe dans son pays natal.

« Je ne peux pas commencer à décrire ce que c’est de se réveiller avec une guerre dans votre pays et d’appeler tous ceux que vous connaissez juste pour entendre leur voix et être rassurée que cette série de bombardements ne les ait pas affectés. Aussi, de regarder constamment les nouvelles, compter les pertes et les gains. Je veux que cette guerre se termine le plus tôt possible et un jour, je pourrai visiter l’Ukraine avec mon fils et montrer où je suis née et où j’ai grandi », mentionne-t-elle.

Pour Mme Rachok il est important de soutenir son pays dans ses efforts pour défendre son indépendance et aussi collecter des fonds pour soutenir les Ukrainiens.

« Ce n’est pas une guerre contre l’Ukraine, c’est une guerre contre la démocratie et l’ordre mondial fondé sur des règles, affirme-t-elle. Cela concerne tout le monde. »

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