17 janvier 2023 - 08:47
De retour sur les eaux
La nouvelle vocation du Survenant III
Par: Rachel Gauthier

Le Survenant III obtient une deuxième vie grâce à un couple de Saint-Jean-sur-Richelieu. Photo gracieuseté

Le bateau le Survenant III lors d’une de ses croisières pendant ses années de gloire. Photo Société historique Pierre-de-Saurel P027, S10, SS2, SSS8, D1

Un couple de Saint-Jean-sur-Richelieu a acheté et aménagé le bateau le Survenant III pour y construire sa nouvelle maison. C’est un second souffle qu’il offre à l’embarcation historique de la région de Sorel-Tracy.

Yanick Beauregard et Julie Duchesne ont acquis le Survenant III en octobre 2021, alors que le bateau historique se destinait au découpage et à la vente pour son métal en raison de son mauvais état. Construit en 1974, ce bateau de 62 pieds de long, d’une capacité maximale de 188 passagers, a offert des croisières de jour entre juin et septembre dans les environs des îles de Sorel et de l’extrémité ouest du lac Saint-Pierre. Le bateau de croisière a cessé ses activités en 2014. Entreposé chez Marine Daniel Masson & fils à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix depuis quelques années, le bateau a réussi à séduire le couple johannais après plusieurs visites.

« Moi, il ne m’intéressait pas au départ. Il était vraiment en piteux état. C’était difficile d’avoir une vision d’aménagement pour faire ce qu’on voulait avec ce bateau-là parce que c’est un bateau qui a été construit pour faire de la croisière, pas pour faire des chambres », avoue Julie Duchesne, en concédant qu’elle a finalement fait confiance à son conjoint avec ce projet.

Le couple s’est lancé à temps plein dans le réaménagement du bateau. Il a fallu refaire la peinture extérieure et isoler à l’uréthane. Cependant, Mme Duchesne explique que ce sont les travaux de l’aménagement intérieur qui ont coûté le plus cher : la démolition, la finition du plancher, la construction des murs pour la division des pièces, l’achat d’un bois qui résiste à l’air salin, etc. Depuis mai dernier, les gros travaux de construction sont terminés.

« Il reste de la finition encore, mais c’est super habitable. On est vraiment très confortable. On n’a pas de problème », ajoute-t-elle. Le couple vit dorénavant à bord de cette maison flottante que Mme Duchesne qualifie d’aussi confortable qu’une maison mobile.

Le Survenant III est amarré à la marina Le Nautique de Saint-Jean-sur-Richelieu. L’été dernier, le couple s’est aventuré dans les coins de Québec, de Châteauguay et d’Ottawa.

Un bateau à l’histoire riche

Le volet historique du bateau participe à son charme. « On cherche tout le temps des images du Survenant et de son époque glorieuse. On se renseigne. Cet été, il nous est arrivé de belles aventures », souligne Mme Duchesne.

La propriétaire confie qu’une dame en planche à pagaie les a abordés dans le Bassin de Chambly. Cette dernière avait travaillé comme serveuse sur le bateau le Survenant III lorsqu’elle était étudiante. « Elle nous a raconté les belles années du Survenant. Comment ça se passait dans les années fin 70 et début 80. Il était hyper populaire ce bateau-là », mentionne Mme Duchesne, en ajoutant que même les anciens capitaines du bateau prennent contact avec eux.

« On n’a pas changé le nom intentionnellement. On voulait garder l’histoire derrière ça. On voulait que les gens le reconnaissent », soutient Mme Duchesne.

Une visite à Sorel-Tracy?

Le couple a plusieurs projets de voyage en tête. Dans les prochaines années, Yanick Beauregard et Julie Duchesne voudraient se rendre en Floride. Pour leur plan de retraite, ils parlent de la possibilité d’aller au Guatemala et de remonter la côte ouest des États-Unis pour se rendre en Alaska.

Pour ce faire, il faut d’abord s’assurer que le Survenant III peut supporter ce genre de navigation. « Il faut commencer par le mettre au défi dans les vagues parce que ce n’est pas un bateau qui a été construit pour faire de la haute mer. C’est un bateau qui a été conçu pour naviguer dans le fleuve Saint-Laurent. Donc il faut quand même avant valider que sa forme fasse bien face à des vagues et qu’on est en sécurité avec lui. »

Dans un futur plus rapproché, la propriétaire avoue que son conjoint et elle envisagent une visite à Sorel-Tracy l’été prochain pour montrer le bateau aux gens de la région. « Je vous dirais qu’il y a de maudites bonnes chances que ce soit notre objectif de l’été! », dévoile-t-elle.

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