7 mai 2024 - 08:28
La parole aux citoyens
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Une fois de plus, la région est confrontée au dilemme économie-environnement. En agriculture cette fois puisque des promoteurs veulent implanter une cannebergière à Sainte-Anne-de-Sorel.

Le dossier semble bien cheminer malgré le fait qu’il aura des impacts sur l’avifaune, la forêt et les milieux humides.

Les promoteurs s’engagent à compenser ces impacts à 125 % pour les arbres coupés et à 110 % pour le marais asséché. Ce qui semble convenir au maire écologiste de la municipalité, Michel Péloquin.

Un des arguments intéressants apportés par les promoteurs est certes qu’ils épandront 25 fois moins de pesticides que pour le maïs et 15 fois moins que pour le soya qu’on cultive actuellement sur ce site. Ce n’est pas rien!

On ne sait pas encore si le Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) tiendra ou non des audiences à ce sujet. Tout dépendra des demandes et remarques transmises au ministre de la part de citoyens, et ce, au cours de cette semaine.

On espère que la Société d’aménagement de la baie Lavallière ou Canards illimités Canada – ces protecteurs des sept hectares affectés des milieux humides et des 15 hectares des boisés dans cette biosphère de l’UNESCO – se prononceront sur les compensations promises.

De son côté, l’Union des producteurs agricoles (UPA) applaudit cet investissement qui diversifierait la production agricole de la région. Même si cette production sera exportée en majeure partie, peut-être permettra-t-elle la naissance tant attendue d’une entreprise de transformation de ces petits fruits vue comme une façon de consolider davantage l’apport économique de l’agriculture à la région. Un vieux rêve qui tarde à se concrétiser.

Reste que cet imposant projet (26 M$ à 28 M$) occupera quelque 700 000 mètres carrés et nécessitera l’apport de 12 000 voyages de camions de sable via le chemin du Chenal-du-Moine à raison de 100 transports par jour en six mois. Même si ces transports seront effectués entre 8 h et 17 h, cinq jours par semaine – une formule retenue par les promoteurs pour réduire ses impacts sur la vie des résidents voisins du site – cela créera certes une nuisance importante.

La réaction de ces derniers permettra de mesurer s’ils souffrent du syndrome « Pas dans ma cour » ou s’ils ont la fibre du développement régional. Un moment de vérité.

Car Développement économique Pierre-De Saurel et la municipalité de Sainte-Victoire d’où sera transporté tout ce sable l’appuient pleinement même s’il ne créera que huit emplois permanents une fois l’implantation terminée.

Chose certaine, les taxes versées à la municipalité augmenteront beaucoup en cette période où les municipalités sont en quête de revenus additionnels.

Quant aux promoteurs, ils ont fait leurs devoirs, suivi les règles ministérielles. Ils sauront bientôt s’ils peuvent aller de l’avant avec leur projet à moins que des groupes, associations ou citoyens s’inquiètent ou s’y opposent.

Ce projet est-il trop beau pour être vrai ou trop prometteur pour qu’on s’y objecte? Aux citoyens de le dire!

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