15 janvier 2019 - 08:00
Problèmes de recrutement
La pénurie de main-d’oeuvre frappe durement la Commission scolaire de Sorel-Tracy
Par: Julie Lambert

La Commission scolaire de Sorel-Tracy doit faire face à une pénurie de main-d'oeuvre qui laisse des traces cette année. Photo freepik.com

Depuis un an, la Commission scolaire (CS) de Sorel-Tracy est touchée par la pénurie de main-d’oeuvre ressentie partout au Québec. Malgré des campagnes de recrutement et des annonces régulières, les employés sont difficiles à trouver et les impacts du manque de personnel se font sentir dans les écoles.

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Selon les données obtenues par le journal Les 2 Rives, depuis le début de l’année 2018-2019, ce sont 17 offres d’emplois qui ont été publiées par l’organisation sur les différentes plates-formes disponibles. La responsable du secrétariat et des communications à la CS de Sorel-Tracy, Geneviève Handfield, mentionne que ce nombre est bien plus élevé cette année en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

« Ce n’est pas juste nous qui sommes aux prises avec cette problématique. Les usines de la région et plusieurs secteurs comme la santé vivent cette situation. Tous nos postes ont été pourvus en début d’année, mais la problématique est surtout ressentie au niveau des remplacements. Vers le temps des Fêtes et en fin d’année scolaire, nos besoins sont plus grands et c’est là que nous sentons le nœud critique », mentionne-t-elle.

Maintien des services difficile

Les membres du personnel sont recrutés via des banques de candidature, majoritairement pour les enseignants et les employés de soutien (technicien en éducation spécialisée, éducatrice en service de garde, secrétaire, concierge et préposé aux élèves handicapés). Cela permet de créer des listes et des bottins pour les remplacements.

« Nous avons des difficultés de recrutement pour la plupart des postes en remplacement, mais les secteurs les plus vulnérables sont ceux des enseignants, des techniciens en éducation spécialisée, des éducateurs en service de garde et des postes de professionnels. Malgré des conditions semblables avec d’autres commissions scolaires, nous avons une limite à ce que nous pouvons offrir. Les futurs employés ont le choix actuellement en raison de la pénurie. Ils optent souvent pour les postes avec le plus d’heures et c’est normal », dit Geneviève Handfield.

À l’heure actuelle, on compte 815 postes à temps complet et à temps partiel à la CS de Sorel-Tracy. Quatre postes de professionnels sont vacants, soit deux en orthopédagogie au secteur adulte, un en psychoéducation et un en orthophonie pour le secteur jeune.

La Commission scolaire se trouve aussi dans une situation exceptionnelle pour ses remplacements. Elle tente de les combler via son bottin comptant des personnes possédant un brevet d’enseignement, des nouveaux retraités ou des étudiants (voir tableau), mais il est arrivé que les directions soient obligées de se tourner vers un membre du personnel qui n’est pas un enseignant.

« Nous offrons un service essentiel. On ne peut tout simplement pas fermer la classe quand nous ne trouvons personne pour le remplacement. Il est arrivé à certaines occasions qu’un autre corps d’emploi, pendant une courte période surtout, pour les enseignants et les secrétaires, soit appelé à aller dans les classes. On n’avait pas le choix et c’est très occasionnel. Je n’ai jamais vu cela en dix ans », réagit-elle.

Des solutions à la base

Selon la responsable, peu d’étudiants sortent des universités alors que les besoins sont criants sur le terrain surtout avec les nouvelles mesures annoncées dans les dernières années.

« On veut que nous augmentions les ressources et les services, mais il faudrait d’abord avoir le personnel pour le faire. Les nouvelles mesures nous demandent d’avoir par exemple trois techniciennes en éducation spécialisée, mais encore faut-il en trouver trois. Nous sommes en manque de candidats sur nos différentes listes, et ce, peu importe le corps de métier », explique-t-elle.

La CS de Sorel-Tracy a pris des moyens afin de rejoindre les futurs employés en dérogeant de leurs pratiques habituelles. « Nous faisons tout notre possible pour recruter. Les membres des ressources humaines se rendent même depuis pas très longtemps dans des salons de l’emploi, ce que nous n’avions jamais fait auparavant. Il y en a d’ailleurs vraiment beaucoup et plusieurs nous appellent parce qu’ils savent que nous en avons besoin », conclut Geneviève Handfield.

Les bottins de remplacements

Enseignants légalement qualifiés : une centaine

Retraités : une dizaine

Étudiants de 2e à 4e années d’université : plus d’une quarantaine

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