En 2019, la Soreloise a choisi de quitter un poste haut placé empreint de stress et axé sur la performance dans le réseau de la santé pour vivre une vie plus simple, profiter davantage du temps avec ses enfants et se concentrer sur la photographie.
Habitant en pleine forêt avec son conjoint, ses enfants et plusieurs animaux, elle a effectué un retour à la terre qui lui a fait le plus grand bien. C’est à cet instant qu’elle a développé un intérêt le développement personnel et la féminité.
« Tout ce qui concerne la femme m’attirait, souligne-t-elle. Comment notre corps fonctionne, les cycles, pourquoi on vit des tornades d’émotions. J’étais vraiment dans une quête de savoir le pourquoi des choses. »
Elle a suivi une formation en herboristerie et une pour accompagner les femmes dans leur parcours de vie. La mission qui l’habite est d’aider les femmes à se reconnecter à elles-mêmes, comme elle le fait. Comme elle souhaitait également transmettre ses apprentissages à sa fille de 7 ans, mais aussi à ses garçons, elle a commencé à mettre ses réflexions par écrit. Pour rendre le tout compréhensible pour les enfants, elle a lié le tout au cycle des saisons et à un personnage de gentille sorcière. Alors que normalement les sorcières sont dépeintes comme des êtres méchants, l’autrice avance qu’elles étaient plutôt des femmes intuitives, à l’écoute de leur corps, qui utilisaient les plantes comme remèdes.
Elle a donc souhaité déconstruire l’image maléfique de la sorcière pour la rendre belle, colorée et bienveillante.
« Je me suis mise à écrire et ç’a formé une histoire que je racontais à ma fille. De fil en aiguille, elle arrivait avec ses amies à la maison et me demandait de leur raconter. Les petites filles écoutaient ça et elles étaient enivrées par l’histoire. Il y a comme un cloche qui a allumé. Je voyais l’intérêt. Je me suis dit «il faut que ça aille plus loin» », explique la créatrice.
C’est ainsi qu’elle a créé un conte, dans lequel on suit le parcours de la petite sorcière qui explore son monde intérieur en voyageant au rythme des saisons et de la nature qui l’entoure. Des questionnements sont inclus pour que les lectrices apprennent à décortiquer ce qu’elles ressentent.
Le livre de 35 pages s’adresse principalement aux jeunes de 5 à 7 ans. À la fin se trouvent trois coloriages et un concours.
À la maison, la famille a une petite chèvre. Comme ses enfants y sont très attachés, l’autrice a choisi de l’intégrer à l’histoire. Une peluche de la chèvre, faite en tissus recyclés, a été créée par une artisane québécoise. Les enfants pourront la traîner avec eux pour se réconforter.
Le défi de l’auto-édition
Laurie-Ève Lussier a écrit son livre, puis est partie à la recherche d’une illustratrice. Elle a eu un coup de cœur pour Moëv Kurdi, qui a su représenter exactement ce qu’elle imaginait.
Par la suite, elle a envoyé le tout à des maisons d’édition québécoises de livres jeunesse. Elle a reçu des commentaires positifs, mais comme plus de livres qu’à l’habitude ont été écrits pendant la pandémie, les maisons d’édition auraient pu éplucher son conte seulement à compter de 2022.
Puisque plusieurs étapes étaient déjà franchies dans la réalisation de son projet, elle a décidé de se lancer dans l’auto-édition. Elle est allée chercher l’aide d’éditrices pour avoir des conseils et trouver un imprimeur québécois.
Même si le processus n’a pas toujours été facile, aujourd’hui, Laurie-Ève Lussier est fière du travail accompli. Ce qui l’a toujours poussée à poursuivre le projet est son désir d’éveiller peu à peu les consciences.
Le lancement s’est réalisé le 30 octobre. Le conte et la peluche sont disponibles sur le site Internet de l’autrice et à la boutique La P’tite Shop à Sorel-Tracy. Sous peu, le duo, qui peut être acheté ensemble ou séparément, se retrouvera dans d’autres librairies indépendantes et boutiques d’artisans. Il est aussi possible de se procurer une version audio du livre.
Dans le futur, l’autrice aimerait rédiger d’autres livres, mais s’adressant aux adolescents et aux adultes.
Présentement, elle travaille sur un projet d’oracle, poursuit son travail en photographie et prépare des retraites de développement personnel entre femmes.