De fait, la nouvelle acquisition du 83, rue George donnera la possibilité de transférer le refuge d’hébergement d’urgence, ce qui donnera plus d’espace au bâtiment du 80, rue Phipps pour accomplir sa mission première qui est de demeurer un centre de jour avec la halte climatique et la cafétéria communautaire.
Quant aux chambres du nouveau bâtiment, on parle ainsi de six chambres locatives de deuxième étape à moyen terme, ainsi qu’une chambre de transition court terme. « Le premier étage sera consacré à l’hébergement d’urgence avec 14 lits, et le deuxième étage aux chambres locatives », précise Marie-Josée Averill, directrice générale de La Porte du Passant.
Les chambres seront un peu sur le même modèle que le 92, rue Élizabeth, pour les gens qui acceptent de sortir de la rue. Cette formule permettra aux personnes logeant dans les chambres de deuxième étape d’avoir accès à une équipe d’intervention sur place toutes les nuits, mentionne la directrice générale. « Il y a trois ans, lorsque nous avons établi notre plan d’action, nous avons visé une vingtaine de chambres. Nous en sommes rendus à 16 maintenant, tout en appliquant le programme de Stabilité résidentielle avec accompagnement (SRA) », ajoute-t-elle.
Coût raisonnable
La Porte du Passant a de nouveau pu profiter du programme Vers un chez-soi visant à prévenir et réduire l’itinérance au Canada. « Nous avons obtenu 320 000 $, dont 270 000 $ ont été consacrés à l’achat du bâtiment qui coûtait 374 000 $. Nous avons comblé la différence avec un emprunt », poursuit Mme Averill, pour qui la division des services était un objectif nécessaire. L’achat de la bâtisse de la rue George favorisera la dissociation concrète des deux principaux secteurs d’intervention offerts par La Porte du Passant.
Mais avant de choisir cet emplacement, outre le prix raisonnable, il fallait que certains critères soient respectés. « Nous en avons visité quelques-uns, dont l’ancien Dooly’s et un autre bâtiment appartenant à la Ville. Au 83, rue George, les chambres étaient déjà divisées et ç’a été un coup de cœur. Elle avait autrefois une vocation de maison de chambres et de bureaux administratifs. Ce bâtiment est entouré de commerces, donc le facteur cohabitation était chose réglée. Les risques d’un quelconque dérangement des résidents autour était, ainsi, minimisé », explique Marie-Josée Averill.
Même si à la base, la Porte du Passant demeure une cafétéria communautaire, on croit à tort que l’organisme se consacre exclusivement aux personnes en situation d’itinérance. « Notre première mission, c’est la sécurité alimentaire », tient à préciser Mme Averill.
École de la rue
C’est seulement à l’automne que le projet École de la rue verra le jour. Ce projet donnera l’opportunité à des personnes de compléter leurs études secondaires. Il s’agit là d’une façon de les réintégrer dans le système d’éducation et leur donner le goût de se lever le matin, de se donner des objectifs à atteindre. Incidemment, tout le monde peut bénéficier de ce projet, pas seulement les personnes en situation d’itinérance.
Le transfert de l’hébergement d’urgence au 83, rue George donnera plus d’espace pour le consacrer, notamment, à l’École de la rue.