19 janvier 2016 - 00:00
La qualité de l’air s’est améliorée à Saint-Joseph-de-Sorel en 2014
Par: Louise Grégoire-Racicot
La production de Rio Tinto Fer et Titane a diminué en 2014, ce qui pourrait expliquer la baisse du nombre de jours de mauvais air à Saint-Joseph-de-Sorel. | Photo TC Média - Pascal Cournoyer

La production de Rio Tinto Fer et Titane a diminué en 2014, ce qui pourrait expliquer la baisse du nombre de jours de mauvais air à Saint-Joseph-de-Sorel. | Photo TC Média - Pascal Cournoyer

La qualité de l’air s’est passablement améliorée à Saint-Joseph-de-Sorel en 2014, alors qu’on n’y a enregistré que 65 jours où l’air était mauvais à respirer, son meilleur résultat en cinq ans. L’année précédente, ce nombre avait atteint 110

Malgré cela, la municipalité occupe toujours la queue du peloton – troisième sur 45 secteurs – à ce chapitre.

C’est ce que révèlent les statistiques publiées par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec (MDDELCC) sous le titre Indice de qualité de l’air, et compilées à partir d’une station de mesure installée derrière l’aréna Aussant de Saint-Joseph.

Même état de fait pour le centre-ville de Sorel-Tracy où l’air a été mauvais pendant 21 jours, en 2014, Une nette amélioration par rapport à 2013 où on en avait enregistré 37.

À noter que l’on enregistre une augmentation pratiquement équivalente de 44 jours où l’air a été bon, ce qui lui permet d’atteindre le deuxième meilleur plateau en cinq ans.

Le maire de Saint-Joseph-de-Sorel Olivar Gravel se réjouit de ces données. « Je suis content de voir que les choses s’améliorent. C’est bon pour la réputation de notre Ville. Ce qui ne nous empêchera pas de continuer à nous impliquer dans le comité conjoint sur l’environnement avec Rio Tinto Fer et Titane (RTFT). Vaut toujours mieux continuer à dialoguer et s’assurer que nous sommes entendus par l’entreprise. »

Un paradoxe

Curieusement, la région avait beaucoup misé sur la mise en marche de l’usine de récupération du SO2 de RTFT pour que s’améliore grandement la qualité de l’air sur son territoire. Mais on ne peut attribuer cette amélioration à cette usine puisqu’elle n’était pas en fonction en 2014, révèle la porte-parole de l’entreprise, Claudine Gagnon.

« Le niveau de production des usines est aussi un facteur qui entre en ligne de cause », poursuit-elle. On sait en fait que les usines de RTFT n’ont pas fonctionné à pleine capacité en 2014, la demande pour certains produits s’étant affaissée.

« Le programme de suivi des émissions à la source permet à RTFT de faire le suivi de la qualité de l’air dans la communauté grâce à trois stations de mesures. Ceci permet de réaliser des initiatives pour améliorer la qualité de l’air », a-t-elle complété.

Et d’ajouter la chef aux communications, Nathalie LeMay, « un des éléments qui a influencé les résultats de 2014 est l’installation des nouveaux dépoussiéreurs aux séchoirs à charbon. Il s’agissait d’un investissement de 22 M$. »

Quant au maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, il se dit satisfait des résultats de 2014. « En contact régulier avec RTFT, je sais que cette amélioration s’est poursuivie en 2015, car on me dit que l’usine de récupération de SO2 est fonctionnelle et efficace et qu’elle atteint son objectif de récupérer 60% des quantités de SO2 émises. Les promesses sont tenues et livrées et on s’en rend compte », conclut-il.

Rappelons qu’on calcule l’ozone (O3), les particules fines, le dioxyde de soufre (SO2), le dioxyde d’azote (NO2) et le monoxyde de carbone (CO) pour évaluer la qualité de l’air. À Sorel-Tracy et Saint-Joseph-de-Sorel, le SO2 est en cause, produit essentiellement dans l’opération des fours rotatifs de l’usine d’enrichissement.

Le relationniste du ministère de l’Environnement, Clément Falardeau, rappelle que le SO2 est mesuré en continu chaque minute. « On prélève automatiquement un échantillon d’air, lequel est analysé instantanément par fluorescence ultraviolette (UV). Chaque heure, les données collectées sont téléversées dans les bases de données du ministère, puis elles sont diffusées en temps quasi-réel par le biais de l’indice de la qualité de l’air. »

Plusieurs facteurs, comme la météo, peuvent influencer les variations annuelles de l’indice de la qualité de l’air, souligne-t-il. Ce qui fut probablement le cas en 2014.

Rappelons que le transport routier et le chauffage au bois sont aussi des sources d’émission de contaminants dans l’atmosphère.

En amélioration continue

Rio Tinto Fer et Titane a construit en 2014 une usine de traitement du SO2 afin de traiter les gaz provenant des fours rotatifs. Depuis la mise en service de cette usine, en 2015, la quantité de SO2 émise a diminué d’environ 60%souligne la chef aux communications de l’entreprise, Nathalie LeMay.

Depuis la mise en service de l’usine, la quantité de SO2 émise a diminué d’environ 60%, ce qui est observable sur le dernier graphique des concentrations de SO2 dans l’air ambiant mesurées à la station du ministère du Développement Durable, de l’Environnement et de la lutte aux Changements Climatiques (MDDELCC) à l’école Martel à Saint-Joseph-de-Sorel. Il s’agit du graphique de la moyenne sur quatre minutes », explique-t-elle.

Ville Année Bon AcceptableMauvais
Saint-Joseph-de-Sorel 2014 127 173 65
2913 83 158 110
2012 107 152 105
2011 119 150 78
2010 109 133 125
Sorel-Tracy (centre-ville) 2014 158 186 21
2013 112 206 37
2012 123 190 53
2011 139 185 38
2010 136 171 60
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