La production d’énergie et l’économie sont liées. Nos élus régionaux l’ont compris et ils sont allés négocier à Québec l’octroi de nouveaux blocs d’électricité. Impossible de décarboner les entreprises existantes sans accroître l’accès à de l’électricité supplémentaire. Impossible aussi d’accueillir de nouvelles entreprises avec la quantité d’électricité disponible actuellement dans la région.
Dès cette semaine, un projet de loi, piloté jusqu’ici par le ministre maintenant démissionnaire Pierre Fitzgibbon, sera à l’étude en commission parlementaire à l’Assemblée nationale. Il déterminera comment seront dorénavant gérées les ressources énergétiques du Québec en ayant 2050 pour objectif. C’est un gros projet de loi, très important. Il permettra de comprendre comment le gouvernement entend gérer la transition énergétique du Québec.
Le conseil de la MRC a donné son accord pour que la firme Hydroméga prospecte quatre nouvelles municipalités pour évaluer le potentiel de vent. Le lien est direct entre les deux nouvelles. Tout le Québec sera sollicité pour développer de nouvelles sources d’énergie. On verra sûrement naître des projets hydroélectriques, éoliens ou solaires. L’avenir est aux énergies renouvelables, des énergies qui se renouvellent plus rapidement que leur consommation et qui n’ont que peu d’impact sur le climat, ce qui n’est absolument pas le cas des énergies fossiles.
Le Québec a la chance d’être déjà hydroélectrique. Mais la production n’est plus suffisante. Hydro-Québec lancera bientôt des appels d’offres pour des projets éoliens en favorisant ceux qui produiront au moins 150 mégawatts. Pour mémoire, notre parc actuel, avec ses 12 éoliennes en fonction depuis 2016, a une puissance de 24,6 mégawatts. Il est question d’une vingtaine d’éoliennes dans l’est de la MRC, à Saint-Gérard-Majella et Saint-David, et d’une autre vingtaine à Saint-Aimé, Saint-Robert, Sainte-Victoire et Saint-Ours, bien plus puissantes que celles du Parc éolien Pierre de Saurel. Pour l’instant, et c’est important de le rappeler, il s’agit d’abord d’autoriser Hydroméga, une entreprise privée, à évaluer l’importance des corridors de vent et leur potentiel de production d’électricité. La MRC pourra plus tard travailler à un partenariat public-privé (PPP) entre cette firme et la MRC si elle en voit la pertinence.
L’acceptabilité sociale de tels projets est indispensable à cause de leur impact sur le paysage et de leur proximité des zones habitées. Heureusement, la MRC de Pierre-De Saurel a de l’expérience. Elle détient le seul parc éolien communautaire au Québec, c’est-à-dire qui n’est pas construit en PPP.
Collectivement, dans la région, nous devrons ensemble trouver les voies de passage pour contribuer à la production d’électricité. Nous aurons des besoins à combler ici même. Mais les projets devront recevoir l’appui de la population.
La rentabilité financière à court terme pour la MRC et ses municipalités ne devra pas être le seul critère d’appui, on devra aussi tenir compte de leur contribution à une juste transition énergétique au Québec. La région a intérêt à participer au débat sur la gestion des ressources énergétiques du Québec et à développer une vision claire sur le sujet.
