En date du 21 juillet, on comptait 55 noyades au Québec depuis le début de l’année, alors que seulement 37 étaient recensées à pareille date l’an dernier. Dans toute l’année 2019, 58 noyades ont été comptabilisées selon des données non-officielles recensées dans des médias par la Société de sauvetage.
« On est à trois noyades de l’an dernier et on n’a même pas franchi la moitié de l’été », s’inquiète le directeur général de la Société de sauvetage, Raynald Hawkins.
Ce dernier attribue cette hausse drastique à plusieurs facteurs. Entre autres, les Québécois passent leurs vacances au Québec et donc, sur les plans d’eau, ce qui accentue les risques liés aux noyades.
« Il y a eu une hausse de ventes de piscines, mais aussi de ventes d’équipements nautiques. Tout le budget des vacances est passé dans la cour arrière ou dans l’achat d’équipements nautiques plutôt que sur les voyages. Est-ce que le fait qu’il y ait plus de débutants sur l’eau, des personnes peut-être moins conscientes des risques, peut expliquer un peu les hausses? Ça se peut. Mais notre rôle à nous doit devenir d’autant plus important. La sensibilisation reste le meilleur outil pour prévenir les noyades », remarque M. Hawkins.
En raison de la pandémie de la COVID-19, la Société de sauvetage n’a pas été en mesure de déployer les mêmes mesures de prévention qu’à l’habitude, comme des affiches ou des dépliants. Elle utilise plutôt les réseaux sociaux ou les interventions dans les médias pour passer son message.
« La noyade est un phénomène silencieux. Ce n’est pas tout le temps vrai que les gens se débattent et crient à l’aide. Ça se fait souvent en 30 secondes, en silence, quand les autres sont distraits. Les citoyens doivent devenir des ambassadeurs de la prévention de la noyade », ajoute le directeur général de la Société de sauvetage.
Des activités de prévention
Du 20 au 24 juillet, à la piscine Robidoux de Sorel-Tracy, des activités en lien avec la Semaine nationale de prévention de la noyade, sous le thème « La noyade est évitable », ont été présentées chaque jour de 13 h 30 à 14 h 30. Il y avait notamment une initiation au sauvetage, une pratique du RCR et une initiation aux premiers soins. « On applaudit ce genre d’initiative, souligne Raynald Hawkins. À la Société de sauvetage, on demande aux sauveteurs d’être des ambassadeurs de la sécurité. »
Par ailleurs, la Brigade Splash, gérée par la Société de sauvetage, sera en visite à la piscine Robidoux le 11 août prochain. Ses membres, qui effectuent une tournée du Québec chaque année dans des piscines publiques, rencontrent les sauveteurs, les baigneurs et les gestionnaires. Cette année, la prévention se fera surtout au niveau des mesures sanitaires particulières à adopter en temps de pandémie.
Du côté de la Sûreté du Québec, on a refusé notre demande d’entrevue avec un patrouilleur nautique qui sillonne les cours d’eau de la région. On nous a plutôt référé à la Société de sauvetage malgré notre insistance pour des questions en lien avec la police.
Deux noyades en quatre jours dans la région
Une enfant de trois ans et un homme de 50 ans sont décédés après s’être noyés à seulement quatre jours d’intervalle dans la région dans les dernières semaines.
Le vendredi 10 juillet, la noyade d’une fillette âgée de seulement 2 ans et demi dans la piscine d’une résidence de la rue de Ramezay a ému la population de Sorel-Tracy. Les secours ont tenté des manœuvres de réanimation sur place, mais sans succès. Son décès a été constaté à l’hôpital. Aucun élément criminel n’a été noté par la Sûreté du Québec et une enquête du coroner a été lancée afin de comprendre les circonstances du drame.
Puis le lundi 13 juillet, un homme de 50 ans s’est noyé dans la rivière Richelieu, à Saint-Roch-de-Richelieu. C’est un témoin qui a aperçu l’homme sur l’eau et qui l’a ramené sur le bord des rives. Il a tenté de mesures de réanimation avant l’arrivée des secours sur la rue Principale, mais son décès a été constaté plus tard à l’hôpital. L’homme de 50 ans a tenté d’aller chercher son bateau téléguidé en sautant dans l’eau, mais avec l’effort pour revenir à contre-courant, il a subi un arrêt cardiaque et il est mort noyé, rapporte le Journal de Montréal.