« Je suis bien déçu de votre décision. Nous travaillons étroitement avec l’urbanisme depuis six ans avec beaucoup de temps, d’efforts, d’argent, d’études, de plans, d’expertise et de modifications de projet. […] Notre projet est vraiment intéressant autant côté Ville et urbanisme que pour les citoyens », a indiqué M. Legault, un des actionnaires du projet. Les autres administrateurs sont Mathieu-Jules Fillion et Alexandre Desjardins, selon le Registre des entreprises.
La demande de modification de zonage et de morcellement touchait le secteur des rues du Campagnard, des Sources, de la Savane ainsi que le chemin des Patriotes. Selon Benoit Legault, le projet a débuté avec des lots de 50 000 pieds carrés.
« Mais à l’urbanisme, on voulait plus une densification totale avec des 4000 ou 5000 pieds carrés avec égouts. De notre côté, raser toute la forêt […], on est moins à l’aise avec ça côté écologique. C’est pour ça qu’on demandait une loi spéciale pour avoir 50 % de déboisement », a relaté le résident de Saint-Ours.
M. Legault rapporte que le projet aurait permis de remettre à la Ville une zone de conservation de plus de 75,8 acres (plus de 300 000 mètres carrés) et un potentiel de revenus de taxation d’environ 600 000 $ par année, en plus de procurer de grands terrains aux citoyens et un sentier de 2,2 km en nature.
« C’est sûrement le projet le plus écologique en ville avec un déboisement de seulement 50 %. […] On crée de l’habitation, on crée du logement, on crée plein de revenus pour la Ville. J’aurais espéré que depuis le temps, on aurait eu plus de vouloir », a-t-il conclu dans son intervention.
Zone prioritaire de développement
Le maire de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin, a répondu à Benoit Legault que le projet n’était pas situé dans une zone prioritaire de développement, ce qui ne permettait pas au conseil de ville de l’accepter.
« Les projets sont déposés au comité consultatif d’urbanisme, composé de citoyens et d’élus, et ce sont eux qui analysent. Leur recommandation était unanime de le refuser puisqu’il n’est pas situé dans une zone prioritaire de développement », a-t-il adressé. Ce à quoi M. Legault a répondu que son projet était à environ 3 km de tous les services.
« Dans le schéma d’aménagement de la Ville, dans ce qui avait été établi comme les zones où on peut faire de la construction, cette zone-là n’est pas à l’intérieur de ça », a répondu Patrick Péloquin.
« Cette zone est également incluse dans le plan régional des milieux naturels comme étant une zone à protéger. Je salue grandement vos efforts de faire un projet écologique avec une couverture forestière. Même si le projet conserve 50 % de couvert forestier, cette zone est prévue à 100 % de couvert forestier », a-t-il ajouté.
Le maire a par la suite soutenu qu’il fallait toujours trouver un équilibre entre le développement domiciliaire et la conservation de boisés.
« On se retrouve dans ce dilemme. Qu’est-ce qu’on garde comme couvert forestier? Qu’est-ce qu’on est prêt à sacrifier pour faire du développement? La première ligne de réflexion pour savoir si c’est un oui ou un non, c’est : « est-ce que c’est dans une zone prioritaire de développement?« Votre projet, s’il était dans une zone prioritaire, il serait merveilleux et on dirait oui tout de suite », a conclu Patrick Péloquin.
Selon le directeur du Service des communications de la Ville, Dominic Brassard, le promoteur a été informé par le Service de l’urbanisme « à plusieurs reprises » au cours du processus que ces terrains ne faisaient pas partie de la zone prioritaire de développement.
Un autre projet refusé
Lors de la même séance du conseil, les élus ont refusé un projet de construction d’une habitation multifamiliale isolée de quatre étages comprenant 57 logements aux 7100 et 7300, route Marie-Victorin, du côté de Tracy.
Le conseil a statué que cette demande ne respectait pas le type d’habitations dans ce quartier composé majoritairement d’habitations unifamiliales isolées et de bâtiments de un ou deux étages. De plus, le comité consultatif d’urbanisme a jugé que peu de mesures ont été proposées afin de réduire les impacts potentiels des surfaces imperméables tels que la gestion des eaux et les îlots de chaleur.