Cette décision de la Ville de Sorel-Tracy a passé sous le radar lors de l’adoption du budget 2024, en décembre dernier. Pourtant, elle affecte considérablement les propriétaires de terrains vacants.

« Un de mes amis qui habite sur ma rue, il est en bisc-en-coin [diagonale] avec moi. Il a un terrain vacant et il m’a montré son compte de taxes. Je suis quasiment tombé à terre. De 2023 à 2024, il a eu une augmentation de 96 %. […] L’empathie, vous devriez la mettre un peu dans vos règlements parce que ce n’est pas tout le monde qui a le même argent », a avancé Michel Robitaille, lors de la période de questions.

Le maire de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin, a répondu que l’augmentation ne concerne que les terrains vacants. « Évidemment, on fait preuve d’empathie. […] Les terrains vacants, ce sont des problèmes à Sorel-Tracy. Il y en a plusieurs partout dans des endroits stratégiques de la Ville. Toutes les municipalités ont fait cette revendication auprès du gouvernement du Québec pour dire qu’on a des propriétaires de terrains vacants sur lesquels il ne se passe rien. Les gens font de la spéculation et attendent que la valeur monte. Et il ne se construit rien », a expliqué le maire.

Ce dernier a ajouté que le gouvernement a récemment autorisé les municipalités à taxer davantage les terrains vacants pour rattraper le manque à gagner. Ainsi, la Ville souhaite faire pression sur ceux qui possèdent ces types de terrains. « Un terrain vacant, du point de vue de la communauté, ça ne rapporte rien. […] Donc, posséder un terrain vacant, aujourd’hui à Sorel-Tracy, dans un but de villégiature, c’est un luxe », a précisé Patrick Péloquin.

En décembre 2023, le journal Le Quotidien rapportait que Saguenay avait pris la même décision que Sorel-Tracy concernant les terrains vacants desservis par l’aqueduc et les égouts sur son territoire pour inciter leur développement.

Selon le directeur du Service des communications de la Ville, Dominic Brassard, le gouvernement du Québec a adopté, en décembre dernier, une loi pour permettre aux municipalités de taxer davantage les propriétaires de terrains vagues desservis, comme le demandent depuis plusieurs années les municipalités québécoises.

« Les raisons qui nous poussent à agir sont les suivantes : un besoin criant en logements et en habitations; les terrains vagues se traduisent par des coûts de services pour la Ville, alors qu’ils rapportent peu; éviter l’étalement urbain en favorisant la construction résidentielle à proximité des zones déjà développées; rendre les milieux de vie (comme le centre-ville) vivants et dynamiques. Nous voulons ainsi stimuler la construction résidentielle dans les secteurs déjà développés et aussi accroître la construction commerciale au centre-ville », justifie-t-il.

Au total, 428 terrains vagues desservis sont concernés. Auparavant, le taux de taxation des terrains vagues desservis représentait deux fois le taux de base de taxes foncières. Il est maintenant établi à quatre fois, comme le permet la loi.

Bâtiment de 40 logements sur le boulevard de Tracy

Un bâtiment de quatre étages comprenant 40 logements sera vraisemblablement construit sur le boulevard de Tracy dans les prochains mois.

Les élus ont accepté, sous certaines conditions, la demande de modification de zonage afin de permettre au projet d’aller de l’avant. Ce projet permettra de densifier le secteur qui est localisé à proximité d’un pôle institutionnel et commercial.

« Bonne nouvelle! Quarante logements supplémentaires dans la région », a dit le maire de la Ville, Patrick Péloquin.

Rappelons qu’en juillet 2022, le journal Les 2 Rives s’était entretenu avec le promoteur du projet, Luc Latreille. Ce dernier avait affirmé s’être porté acquéreur de deux lots situés au 2400, boulevard de Tracy. La vente avait été approuvée par le conseil municipal, le 6 juillet 2022, pour la somme de 450 000 $.

« J’ai décidé d’investir à Sorel-Tracy parce que c’est un bel emplacement », avait expliqué le promoteur lavallois.

Appelé à donner une mise à jour de son projet, Luc Latreille n’a pas donné suite aux appels du journal.

Prolongement de la piste cyclable

Les élus ont demandé au ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) et au gouvernement du Québec d’utiliser un lot situé sous le pont Turcotte, du côté de Sorel, pour y aménager une portion de piste cyclable qui se dirigera vers la rue de la Reine de façon à joindre le réseau cyclable existant. Le trajet de la piste cyclable n’est toutefois pas encore défini.

Cette demande s’inscrit dans le projet de réaménagement du quai Richelieu, qui devrait débuter prochainement. Rappelons que la Ville dispose de 825 000 $ en 2024 pour son aménagement.

Pour ce qui est du réaménagement de l’intersection du Roi et Hôtel-Dieu, la Ville attend de connaître l’échéancier de réfection du pont Turcotte pour coordonner les deux chantiers.

Relocalisation d’organismes

Le conseil sorelois a adopté deux résolutions pour aider La Maison La Source du Richelieu et La Maison L’Ancrage dans leur projet respectif.

Un lot a été cédé à La Source qui souhaite déménager ses activités dans un nouveau bâtiment qui sera construit et qui répondra davantage à ses besoins. Rappelons que l’organisme vient en aide aux femmes victimes de violence conjugale.

Aussi, les élus ont accepté de prolonger la date de l’acte de cession avec L’Ancrage au 31 mai 2024. Rappelons qu’en mai 2023, les deux partis avaient signé une entente pour permettre l’implantation d’une ressource d’hébergement temporaire pour les jeunes de 16 à 23 ans à Sorel-Tracy au 3500, chemin Saint-Roch, dans l’ancienne maison des jeunes.

Préoccupations citoyennes

Lors de la période de questions, l’ancien candidat à un poste de conseiller, Denis Courville, a longuement questionné le maire concernant la gestion des fonds publics accordés au Groupe Gib, laissant parfois sous-entendre que l’organisme bénéficie d’avantages financiers auxquels d’autres n’auraient pas droit.

À plusieurs reprises, ses questions ont semblé exaspérer le maire. « Vous avez vraiment de mauvaises intentions, vous faites des suppositions et ce n’est pas la première fois, vous en faites à la tonne dans vos publications sur les médias sociaux », a lancé Patrick Péloquin.

Lorsque Denis Courville a quitté le lutrin, la conseillère Sylvie Labelle a intensément demandé au citoyen s’il comprenait les explications du maire de peur qu’« il fasse des interprétations sur les réseaux sociaux ».

Patrick Péloquin a alors lancé une pointe à l’égard de Denis Courville. « Vous pourrez toujours faire valider vos questions. On a appris de source sûre que vous faites valider vos questions par… Est-ce que c’est l’ancien maire? Oui, c’est peut-être ça », a-t-il lancé.

Un terrain du MTMD dans la mire de la Ville

La Ville souhaite acquérir un lot situé à l’ouest du 3015, rue Laplume, du côté de Tracy, qui appartient au MTMD. Ce terrain est inutilisé et ne peut être développé, mais la Ville entend y planter des arbres.