Ce constat fait suite à une récente étude dévoilant les plus récentes données dans le cadre de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS) 2022-2023, laquelle dresse un portrait de la violence chez les jeunes en Montérégie.
Sur ces 76 %, on note que 13 % ont subi de la violence, 46 % ont commis de la violence et 41 % ont subi et commis de la violence. Près de quatre jeunes sur dix subissent de la violence à l’école ou sur le chemin de l’école et cette réalité touche presque autant de filles (38 %) que de garçons (41 %). On note une hausse marquée chez les filles depuis 2016-2017. Les menaces verbales (36 %) et les agressions physiques (15 %) sont les plus fréquentes.
« Cela paraît énorme et ce l’est. Mais il faut dire que ce chiffre de 76 % touche tous les types de violence. Elle est vraiment présente chez les jeunes », s’attriste Catherine Risi, médecin-conseil à la direction de la santé publique de la Montérégie, qui précise que ces chiffres sont comparables à toutes les MRC de la région.
En Montérégie, la cyberintimidation touche environ 13 % des jeunes, avec une proportion plus élevée chez les filles (17 %) que chez les garçons (10 %), révèle Dre Risi, qui spécifie que l’on parle de 16 % des jeunes de la MRC de Pierre-De Saurel qui sont touchés.
Dre Risi signale que la violence peut se traduire de multiples façons. « On parle notamment d’agressions indirectes, comme parler dans le dos de quelqu’un, l’exclure d’un groupe. Elle touche 62 % des jeunes de la MRC de Pierre-De Saurel (52 % chez les garçons et 71 % chez les filles). Elle était de 63 % chez les garçons en 2016-2017 et de 67 % chez les filles. Il y a aussi, bien sûr, les agressions directes, soit le fait de se battre, menacer et attaquer. Ils sont 32 % à en être affectés, soit 38 % chez les garçons et 36 % chez les filles. Dans les deux cas, ces chiffres ont augmenté tant chez les garçons que chez les filles depuis 10 ans, soit de 33 % à 38 % chez les garçons et de 21 % à 26 % chez les filles », note Dre Risi.
Violence dans les relations amoureuses
Les données de l’enquête permettent également de mieux comprendre la réalité des jeunes en matière de violence dans les relations amoureuses.
D’abord, toujours en ce qui concerne la MRC de Pierre-De Saurel, il faut savoir que 57 % ont eu une relation amoureuse au cours des 12 derniers mois (64 % chez les filles et 50 % chez les garçons). Quant à la violence subie dans une relation amoureuse, on parle de 33 % de violence psychologique, 18 % de violence physique et 15 % de violence sexuelle. La violence dans les relations amoureuses est en hausse de 12 % par rapport à 2011-2012.
En ce qui a trait à la violence commise dans une relation amoureuse, on parle de 15 % de violence psychologique et 13 % de violence physique. « Environ 18 % des jeunes ayant eu une relation amoureuse au cours des 12 derniers mois ont subi et infligé de la violence lors de cette relation », dévoile Dre Risi, qui travaille sur différents dossiers touchant les jeunes de 0-17 ans.
Toujours à propos des agressions sexuelles, indépendamment des relations amoureuses, 12 % des jeunes de 14 ans et plus ont été victimes d’une agression sexuelle (vaginale, orale ou anale) par un adulte ou un autre jeune au cours de sa vie. C’était 7 % en 2010-2011. « Quant à l’intimidation, je sais que dans la MRC, c’est au moins 16 % qui sont touchés », de révéler Dre Risi.
La clé, c’est la prévention
Et les causes de ce phénomène? « Les causes sont multifactorielles. J’aimerais bien avoir des éléments de réponses. Cette enquête ne permet pas de les déterminer. Il faut travailler les habiletés sociales du jeune à l’école et à la maison. La clé, c’est la prévention. Il faut agir tous ensemble, tant à l’école qu’à la maison et agir directement auprès du jeune », indique Catherine Risi, qui rappelle qu’il ne faut banaliser aucune forme de violence.
« Il est nécessaire d’agir sur les normes sociales qui banalisent la violence et d’offrir aux jeunes des modèles de comportements respectueux à la maison, à l’école et dans la communauté. Les jeunes doivent également pouvoir compter sur un soutien en cas de besoin. Les parents, le personnel scolaire et tous les adultes de confiance ont un rôle fondamental à jouer », plaide Dre Risi, pour qui cet exercice souligne l’importance de poursuivre les efforts de prévention et d’agir collectivement pour bâtir des milieux de vie plus sains, sécuritaires et bienveillants pour les adolescents de la région.
Pour en savoir davantage, on consulte les portraits régionaux et locaux accessibles sur l’extranet : https://extranet.santemonteregie.qc.ca/dspu/portrait-population/eqsjs/. Les parents qui souhaitent plus d’informations sont invités à consulter le site www.enmodeado.ca
Les données présentées proviennent de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS) aussi accessible en ligne : https://statistique.quebec.ca/fr/document/sante-jeunes-secondaire-2022-2023.