Selon la directrice générale de l’organisme, Lucie Hénault, il est essentiel de les sensibiliser aux risques reliés aux différentes plateformes. Elle donne plusieurs trucs comme enlever sa géolocalisation au besoin, faire attention à ce qu’on publie sur Facebook, etc.
Elle donne en exemple aussi une femme qui recevrait une vingtaine de messages textes par jour, lui demandant où elle est, ce qu’elle fait et la réclamant.
Les médias sociaux et autres outils technologiques peuvent constituer des moyens pour un conjoint de conserver le pouvoir.
Hausse des tentatives d’homicide
Lucie Hénault constate que le taux d’homicide commis par un conjoint ou un ex-conjoint est relativement stable, alors que les tentatives de meurtre de la part d’un conjoint ou d’un ex-conjoint sont en augmentation au Québec.
« Si on regarde les chiffres au niveau du Canada, c’est une femme aux deux jours qui est tuée par son conjoint ou son ex-conjoint », souligne-t-elle.
Elle cite aussi deux cas récents dont un homicide à Valleyfield et une tentative de meurtre à Laval.
Dans la région, le nombre de signalements est stable. Par année, l’organisme héberge entre 80 et 100 femmes, avec de 40 à 60 enfants. De celles-ci, 70 % sont victimes de violence conjugale.
Ce sont aussi entre 40 et 60 femmes par année qui bénéficient du service de consultation externe.
L’organisme offre également des groupes de discussion et un service d’aide téléphonique. Les services sont gratuits et l’organisme peut être rejoint en tout temps.
Une grande partie des femmes qui consultent l’organisme se sentent responsables de leur situation. « Elles peuvent avoir honte aussi. Elles pensent que ça arrive juste à elles, que ce n’est pas si grave. Elles ont peur qu’on les oblige à quitter le conjoint. […] Quand on est prête à quitter, il faut le faire dans un contexte sécuritaire. Il faut avoir des stratégies de protection. […] Souvent, les victimes de violence conjugale ne se reconnaissent pas tant qu’il n’y a pas de coups, alors qu’il y a toutes les autres dominations au niveau psychologique, économique, sexuel », souligne Mme Hénault.
Deux semaines de sensibilisation
Du 25 novembre au 6 décembre, la campagne 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes se déroule et pour l’occasion, la Maison La Source distribuera des sacs au public et placera des napperons dans certains restaurants pour sensibiliser aux violences faites aux femmes.
Le 25 novembre est la journée mondiale contre la violence faite aux femmes et le 6 décembre représente la commémoration des 30 ans de la tragédie de Polytechnique.
Le 5 décembre, l’organisme lancera son nouveau site Internet, qui contiendra de l’information sur la violence conjugale, les relations saines, les services offerts, dont le volet jeunesse et l’aide qu’on peut apporter à une proche.
Le site sera sécuritaire pour les femmes en difficulté qui cherchent de l’aide.
Le 1er décembre, Lucie Hénault sera conférencière invitée au brunch de l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFÉAS) dans la région.