6 mars 2024 - 09:44
La vitrailliste Geneviève Gamache a fait sa place dans la restauration de bâtiments patrimoniaux
Par: Stéphane Fortier

Geneviève Gamache est devenue une vitrailliste réputée au fil des années. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

En cette semaine où l’on souligne la Journée internationale des droits des femmes, on ne peut passer sous le silence la réussite d’artistes comme la Soreloise Geneviève Gamache qui a su faire sa place dans un domaine pendant longtemps occupé principalement par des hommes, soit la restauration de bâtiments patrimoniaux.

Siégeant sur le conseil d’administration du Conseil des métiers d’art du Québec (CMAQ), Geneviève s’est d’abord forgé une solide réputation de vitrailliste et de mosaïste dès le début des années 2000.

En mars 2023, Geneviève Gamache a remporté, avec deux autres collègues, Lester Toupin et Martine Bonnin, le prix pour la Restauration de l’année. « Les métiers d’art ont fait leur entrée sur les chantiers de construction, mais pour y œuvrer, nous devons obtenir un certificat de compétence au même titre que tout autre travailleur de la construction », mentionne Geneviève Gamache, qui se réjouit de constater qu’il y a de plus en plus de femmes qui exercent au niveau du patrimoine bâti. Pour ce prix, notre vitrailliste a travaillé à la bibliothèque Maisonneuve à Montréal. Ces travaux de restauration ont été concrétisés et inaugurés en juin 2023.

Émission de télé

La notoriété de Geneviève Gamache dans le milieu du patrimoine bâti n’est maintenant plus à faire. Pour preuve, on la verra participer à l’émission Bien bâti qui sera diffusée sur les ondes de Télé-Québec à partir du 5 avril. « Les producteurs ont contacté le CMAQ pour des références et ils ont communiqué avec moi. Après des pré-entrevues, j’ai été retenue, avec d’autres artistes, pour participer à l’émission », se réjouit-elle.

Tout cela est bien beau, mais il convient de préciser que Geneviève Gamache n’est pas que vitrailliste et mosaïste. « En fait, je travaille sur trois niveaux, soit la restauration du patrimoine bâti, la fabrication sur mesure de vitraux pour les particuliers, les commerces ou autres, et j’œuvre également auprès des enfants dans les écoles », nous dit Geneviève Gamache.

« Je me promène dans les écoles, primaires et secondaires et les services de garde pour les initier à l’art, la mosaïque par exemple. Nous, car je ne suis pas seule, prévoyons initier 4000 enfants par année, soit 1000 de plus que l’année précédente », révèle Mme Gamache.

Cette dernière déplore qu’il y ait de moins en moins de place consacrée aux arts plastiques dans les écoles, elle qui s’adresse à des jeunes de la maternelle 4 ans à des élèves de cinquième secondaire. « C’est incroyable! Les jeunes ont réalisé des mosaïques, lesquelles, si on les empilait les unes sur les autres, atteindraient la hauteur de la tour Eiffel. Et bien, vous savez quoi? Mon but, c’est que le nombre atteigne la hauteur du mont Everest », souhaite-t-elle.

Vrai qu’il y a plus de femmes aujourd’hui qui œuvrent dans un domaine comme la restauration. « Cela attire de plus en plus de femmes, mais il faut assurer une relève, prévient-elle. Cela prend plus de femmes dans des métiers d’art comme la mosaïque, l’ébénisterie, la ferblanterie », croit-elle.

Quels conseils donnerait-elle aux femmes qui désirent se lancer dans un domaine tel que la restauration par le biais d’une forme d’art comme le vitrail ou la mosaïque? « Il faut se faire confiance. Il faut aussi oser demander. Des conseils, des heures de stage, aller cogner à des portes d’artisans, trouver des gens qui vont contribuer à notre formation », croit Geneviève Gamache en conclusion.

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