Comme la plupart d’entre vous, je ne suis pas du tout un spécialiste et je m’y connais bien mal. C’est quand même ironique quand on pense que plus de 90 % du territoire de la MRC de Pierre-De Saurel est agricole. Et si vous croyez que cela ne concerne que les municipalités rurales, détrompez-vous : 32 % du territoire de la Ville de Sorel-Tracy est également en zone agricole.
La pression sur les producteurs agricoles s’exerce de partout. S’ils sont les premiers au front, parce que ce sont eux qui vivent au quotidien les aléas de la situation, nous devrions tous nous préoccuper de ce qui arrive actuellement.
Dépendants de la météo, les producteurs agricoles cherchent les moyens de s’adapter aux changements climatiques alors que les coûts augmentent là comme ailleurs dans un univers où l’agriculture devient aussi un créneau du commerce international sur lequel ils ont de moins en moins de contrôle. Les questions de rentabilité sont donc au cœur des préoccupations. Comment poursuivre la culture en ayant en tête de s’assurer que les producteurs actuels pourront transmettre les exploitations agricoles aux prochaines générations? Disons que ça fait beaucoup de défis.
Dans les régions, plusieurs de nos producteurs ont choisi de miser sur l’agroenvironnement et participent à différents projets, dont celui qui réunit 165 producteurs agricoles dans la gestion du bassin versant de la rivière du Pot au Beurre. Ils ne le font pas pour être à la mode, mais parce que c’est rentable, que ces nouvelles pratiques sont innovantes et que leur contribution est très concrète et leur permettent d’avoir une emprise importante sur au moins 65 % des effets secondaires de leurs pratiques. Favoriser une gestion efficace des bandes riveraines et augmenter la couverture du sol pour le protéger sont deux exemples d’actions qui ont été entreprises.
Travailler le sol de façon différente pour non seulement diminuer l’empreinte carbone, mais aussi emprisonner des gaz à effet de serre transforme les agriculteurs en acteurs majeurs dans la lutte aux changements climatiques.
Le président de l’UPA Richelieu-Yamaska, Yan Bussières, producteur laitier de Saint-Robert, disait dans nos pages, la semaine dernière, sa fierté devant la proactivité de ses membres qui se traduit par un leadership environnemental réel. Il a bien raison.
La question du transfert aux prochaines générations se pose également. Compte tenu de la valeur des exploitations agricoles actuelles et des règles fiscales qui les encadrent, il devient difficile de passer la propriété familiale à la prochaine génération sans hypothéquer lourdement leur avenir. Peut-être au point de remettre en cause le modèle agricole québécois.
Sorel-Tracy et sa région se réjouissent d’une relance industrielle prometteuse, grâce au développement d’une économie circulaire beaucoup plus respectueuse des enjeux environnementaux. La région peut, simultanément, réaliser un nouveau Plan de développement de la zone agricole, sous le leadership de la MRC de Pierre-De Saurel, et le remettre sur ses rails. C’est peut-être le meilleur moyen pour la région de soutenir concrètement ses producteurs agricoles.