26 juin 2020 - 17:43
L’agrotourisme de plus en plus populaire
Par: Katy Desrosiers

Martine Bourgeois, copropriétaire de la Ferme St-Ours, offre, en plus des œufs, des produits de l’érable et issus de l’huile de tournesol. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Cette année, l’agrotourisme semble gagner en popularité. Des producteurs locaux l’ont bien remarqué alors qu’ils constatent une hausse de la clientèle qui se déplace directement à la ferme.

À la Ferme St-Ours, une des propriétaires, Martine Bourgeois, constate qu’il y a, depuis le début de la pandémie, un engouement pour les œufs. Elle dénombre davantage de nouveaux clients à la boutique que les années précédentes.

La plupart viennent acheter des œufs mais souvent, ils repartent avec d’autres produits aussi faits à la ferme, comme des produits de l’érable ou à base d’huile de tournesol.

« On est bien contents parce qu’en même temps, ça nous permet de rencontrer les consommateurs. C’est pour ça qu’on a une boutique, pour pouvoir parler avec les gens et faire connaître nos produits », indique-t-elle.

Mme Bourgeois croit que l’engouement pour l’achat local se poursuivra dans les prochaines années.

La ruée vers l’autocueillette?

À la Ferme des Ormes de Pierreville, un des propriétaires, Michel Deschenes, se réjouit que le gouvernement ait permis l’autocueillette. Les clients peuvent, depuis le 18 juin, aller cueillir leurs fraises.

L’an dernier, l’autocueillette avait débuté en retard et les gens s’étaient rués. Cette année, l’afflux des visiteurs devra être géré de façon différente pour assurer une distanciation physique dans les champs. L’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec leur a même fourni un protocole. Entre autres, il sera déconseillé de manger les fraises directement dans les champs. Malgré tout, plusieurs sont fébriles de visiter la ferme.

« On nous le demande depuis un mois. Les gens ont été inquiets pendant un bout qu’il n’y en ait pas », explique M. Deschenes.

Le copropriétaire remarque lui aussi l’engouement pour l’achat local. Normalement, la ferme commence ses opérations vers la fête des Mères. Cette année, elle a ouvert ses portes presque un mois avant. Ses associées ont donc commencé la production des plats préparés plus tôt et un système de livraison a été mis en place.

La vente des plantes est aussi partie en flèche. La ferme avait épuisé son inventaire 15 jours avant les autres années. C’était du jamais-vu depuis les débuts de l’entreprise il y a une cinquantaine d’années.

Malheureusement, plusieurs activités qui devaient se tenir cet été ont été annulées comme Un chef à la ferme et la Journée de la fraise. « On avait tout mis en place pour être agrotouristique. Ç’a pris une débarque » se désole M. Deschenes.

À la découverte du chevreau

À la Ferme de l’étang, qui offre des produits de viande de chevreau à Saint-Roch-de-Richelieu, la pandémie a été un coup dur pour les ventes. « On travaillait beaucoup avec les restaurateurs. C’est 50 % de notre chiffre d’affaires qui mange une claque », lance la propriétaire Sonia Gagnon.

Elle a donc décidé d’offrir des boîtes découvertes. Au téléphone, les gens dévoilent leur budget et ce qu’ils aiment. Elle prépare ensuite une boîte de produits personnalisés, en incluant des trucs pour cuisiner ce qui s’y trouve. Cette formule a été très populaire dans les dernières semaines. Elle a attiré plusieurs nouveaux clients, qui, elle l’espère, poursuivront leurs achats chez elle.

Mme Gagnon sera aussi présente quelques fois cet été au Marché du Vieux-Saurel. Ceux qui le désirent pourront passer leur commande une semaine à l’avance et y récupérer leur achat.

La propriétaire souhaite que cette période ait sensibilisé les gens à l’importance d’encourager les producteurs d’ici.

D’autres entreprises ont aussi mis en place des initiatives pour favoriser l’achat dans la région. Il y a quelques années, la Fromagerie Polyethnique Le Bédouin a mis sur pied un partenariat avec La Sublime Asperge, Les Serres Pierre-Luc Villiard et La Grange à Houblon. Il suffit de présenter une facture d’un des commerces chez un des autres pour obtenir 10 % de rabais.

Aussi, sur le site Internet de la MRC de Pierre-De Saurel, sous l’onglet Responsabilités, se trouve le bottin des producteurs agroalimentaires de la région.

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