L’organisme désirait lancer cette initiative pour défendre le droit à l’information des personnes peu alphabétisées en outillant la communauté pour leur offrir des services adaptés à leur réalité.
Le logo du projet l’Étiquette – Osez la porter! se retrouvera bientôt chez les partenaires accrédités. Une fois affichée, l’Étiquette leur permettra d’être reconnus par les personnes peu alphabétisées comme étant un milieu adapté à leur réalité.
Au Québec, 53 % de la population âgée de 16 à 65 ans ont un niveau de littératie de deux ou moins sur une échelle composée de six niveaux. Dans la province, un niveau de littératie trois est nécessaire pour comprendre les communications actuelles. Ainsi, une personne sur deux a de la difficulté à comprendre l’information.
« Face à ce constat, l’Étiquette a été élaborée pour sensibiliser les institutions publiques de santé et de services sociaux, d’éducation, d’emploi, les services privés et les organismes communautaires qui dispensent des services à la population », indique Martine Simard, directrice générale de l’Ardoise.
D’ailleurs, ne pas comprendre les informations implique bon nombre de conséquences pour les personnes peu alphabétisées, dont des difficultés à se maintenir en santé, à obtenir ou conserver des emplois et cela peut même créer une précarité financière.
Pour Suzie Blanchard, chargée de projet en transformation sociale à l’Ardoise, l’analphabétisme n’est pas seulement un enjeu individuel. « Il s’agit avant tout d’un problème de société qui empêche la participation active de plus de la moitié des personnes âgées de 16 ans et plus. Nous devons agir collectivement pour améliorer les conditions de vie des personnes peu alphabétisées », soutient-elle.
Sollicité par l’Ardoise à titre de consultant pour participer à l’élaboration de l’Étiquette, René Lachapelle est convaincu qu’elle pourra aider la société soreloise marquée par son passé industriel.
« À cette époque, on a formé des techniciens, mais on a demandé aux autres de se contenter d’un faible niveau de scolarité. Aujourd’hui, on est parmi les régions du Québec qui sont les plus affectées par l’analphabétisme. Nous devons donc intervenir. La capacité des gens d’agir comme citoyen, c’est une des conditions essentielles du développement de notre région », avance-t-il.
Ne pas négliger le droit à l’information
Une consultation réalisée par le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) auprès d’adultes peu alphabétisés révèle, par une très grande majorité, que leur droit à l’information est l’un des moins bien respectés.
C’est pourquoi, par l’entremise de son projet, l’Ardoise souhaite contribuer à une double réflexion collective.
« D’abord, au niveau des organismes en les sensibilisant au droit d’accès à l’information et en les outillant pour communiquer de manière simplifiée. Ensuite, au niveau des personnes peu alphabétisées qui pourront participer à la collectivité dans la dignité, car elles recevront des services adaptés à leur réalité », conclut Martine Simard.