22 avril 2025 - 07:52
L’avenir de la formation Intervention en milieu correctionnel inquiète au Cégep de Sorel-Tracy
Par: Stéphane Fortier

Louis-Philippe Paulet, président du SEECST, s’inquiète de l’avenir de la formation Intervention en milieu correctionnel au Cégep de Sorel-Tracy. Photo gracieuset

Diane Dumas, directrice générale du Cégep de Sorel-Tracy, soutient que la formation n’est que reportée. Photo gracieuseté

Si des inquiétudes planent actuellement sur l’avenir de la formation Intervention en milieu carcéral, conduisant à une attestation d’études collégiales (AEC), la direction du Cégep de Sorel-Tracy qui offre le programme depuis 10 ans, se veut moins pessimiste.

Le Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Sorel-Tracy (SEECST) s’inquiète, en effet, de la suspension du programme, ce qui contribuerait à priver le milieu carcéral et les centres jeunesse d’une main-d’œuvre et d’une relève dont elle a tant besoin.

« Suspendre ce programme se veut une décision lourde de conséquences, tant pour les étudiants, les établissements, que pour les milieux de travail déjà sous pression. Les impacts potentiels sur l’économie de la région, sur le fonctionnement des établissements de détention, ainsi que sur le personnel en place, souvent épuisé et en sous-effectif, sont majeurs », croit Louis-Philippe Paulet, président du SEECST et lui-même enseignant.

La directrice générale du Cégep de Sorel-Tracy, de son côté, Diane Dumas, tenait à se faire rassurante. « Le programme n’est pas suspendu, il est simplement reporté », assure Mme Dumas. Quand reprendra-t-il? « Dans au moins six à neuf mois, j’espère repartir une cohorte. La Commission d’évaluation de l’enseignement collégial (CEEC) nous demande de faire l’évaluation du programme, ce que nous prendrons le temps de faire afin de nous assurer de sa qualité », explique Mme Dumas.

Question budgétaire

La formation, qui devait débuter en mai, comptait 24 inscriptions, ce qui, pour M. Paulet, était largement suffisant pour démarrer la session. « Malgré ce nombre prometteur, la direction a annoncé l’annulation du programme, invoquant des compressions budgétaires, déplore-t-il. On nous dit que, pour que le programme soit rentable, il aurait fallu qu’au moins 25 étudiants soient inscrits. De plus, normalement, des profs font partie du comité qui vient valider les candidatures. Cette fois, on n’en retrouvait aucun. Si cela avait été le cas, il est possible que des inscriptions, qui ont été écartées, auraient été valides, ce qui aurait permis de retrouver 25 étudiants inscrits ou plus », croit M. Paulet.

Vrai qu’il y avait 24 inscriptions, mais cela prenait plutôt 27 inscriptions, insiste Diane Dumas. « Sachant que l’on est susceptible de perdre entre 25 % et 35 % des étudiants en cours de route, on n’en serait plus à 24. C’est un facteur important dont il faut tenir compte dans les analyses financières », invoque la directrice générale, qui rappelle que les cégeps baignent dans un contexte de coupes budgétaires, notamment en ce qui a trait aux heures rémunérées. Diane Dumas confirme, par ailleurs, que la conseillère pédagogique et des enseignants siégeaient sur la table d’évaluation des inscriptions.

M. Paulet n’en démord pas. « Ce programme est essentiel et forme également des intervenants pour les Centres de réadaptation à la protection de la jeunesse, il affiche un taux de placement de 100 % et permet de répondre à un besoin réel et urgent sur le terrain. Il s’agit d’une formation concrète, efficace et directement arrimée aux besoins du marché du travail », souligne-t-il, clamant la nécessité de garder le programme en vie.

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