19 juillet 2022 - 08:05
Le restaurant n’est pas en faillite, assure le copropriétaire Pascalin Raynault
Le cabaret Les Années folles souhaite s’entendre avec ses créanciers
Par: Alexandre Brouillard

Le cabaret Les Années folles a ouvert ses portes en juillet 2018 dans l’ancien héliport du quai Catherine-Legardeur. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Contrecoup immédiat de la pandémie, le cabaret Les Années folles doit environ 819 000 $ à une trentaine de créanciers. Les propriétaires, qui assurent que le restaurant se porte bien malgré une récente période difficile, ont déposé un avis à ces dits créanciers informant de leur intention de faire une proposition en vertu de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité.

Cet avis a été présenté le 23 juin dernier par Raymond Chabot inc., un syndic autorisé en insolvabilité, qui représente les propriétaires du cabaret, Pascalin Raynault et Martine Ladouceur. Par l’entremise de cet avis, ils signifient leur intention de faire une proposition à leurs créanciers connus ayant des réclamations d’une valeur de 250 $ ou plus.

Selon l’avis émis par le syndic, le compte total des 36 créanciers du cabaret Les Années folles s’élève à 819 484,53 $, ce qui inclut les créances garanties (3) et non garanties (33).

Parmi les créances les plus significatives, on note la Caisse Desjardins Pierre-De Saurel (280 043 $), la Banque de Développement du Canada (38 380 $), le Centre local de développement (CLD) de Pierre-De Saurel (35 494,24 $), Omnison (54 038,25 $), Moonsun (28 944,93 $), la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) Pierre-De Saurel (41 643,26 $), la Ville de Sorel-Tracy (11 564,84 $) et deux montants au ministère du Revenu du Québec, soit pour la TPS (36 618,89 $) et la TVQ (73 719,06 $).

« Pas une faillite »

Rejoint par le journal Les 2 Rives la semaine dernière, le copropriétaire du cabaret Les Années folles, Pascalin Raynault, assure qu’il ne s’agit pas d’une faillite et que l’établissement ne fermera pas ses portes.

« Le restaurant continue de rouler et les shows vont avoir lieu, soutient-il, en souhaitant rassurer la clientèle. […] On est capable de rouler le bateau, mais de reprendre le dessus de tout ce qu’on a perdu dans les deux dernières années à cause de la COVID, c’est impossible. »

Maintenant que l’avis d’intention a été déposé, le copropriétaire informe que le syndic prépare actuellement la proposition qui sera soumise aux créanciers dans les prochaines semaines. Ensuite, ces derniers devront transmettre une réponse à savoir s’ils acceptent, refusent ou renégocient une proposition.

Malgré ses difficultés financières, le copropriétaire est confiant d’en arriver à une entente. « J’ai quand même 53 employés, j’ai créé énormément de liens avec beaucoup de clients qui sont maintenant au rendez-vous, on fait beaucoup de partys, le monde nous a adoptés et on fait partie des mœurs. C’est juste qu’on passe un moment difficile. Il faut juste passer à travers. On se serre les coudes et on travaille fort », expose Pascalin Raynault.

Rappelons que le cabaret Les Années folles a vu le jour à l’été 2018 dans l’ancien héliport situé sur le quai Catherine-Legardeur, à Sorel-Tracy. À l’époque, la Ville s’était chargée des infrastructures pour pouvoir louer le local tandis que le promoteur avait investi près de 500 000 $ dans l’aménagement intérieur.

Une pandémie qui fait mal

Parmi les raisons pouvant expliquer les difficultés rencontrées par l’entreprise, Pascalin Raynault soutient que la pandémie est le principal responsable des déboires de l’institution.

« C’est la COVID qui nous a fait mal, assure-t-il sans détour. On est une salle de spectacle et on ne pouvait pas en tenir. »

Comme bien d’autres commerces et restaurants, l’inflation est également un facteur à l’origine des dettes accumulées par Les Années folles. De plus, le copropriétaire de l’institution souligne que l’augmentation des prix de plusieurs produits et services, comme les aliments et l’essence, contribue aussi aux problèmes rencontrés par le cabaret. Sans oublier la pénurie de main-d’œuvre, qui complique aussi leur tâche.

Bien qu’il ait tenté d’augmenter les prix des assiettes pour équilibrer les factures, M. Raynault soutient que la seule solution restante pour régler les problèmes financiers du cabaret est de parapher une entente avec ses créanciers.

Pascalin Raynault assure tout de même être en contrôle de la situation et soutient que le cabaret poursuivra ses activités comme prévu. Il invite donc les gens à continuer de fréquenter son établissement, alors que beaucoup de partys et spectacles sont à l’horaire dans les prochains mois, dont Guylaine Tanguay (15-16-17 septembre), Kevin Parent (30 septembre) et Laurence Jalbert (14 octobre).

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