22 octobre 2021 - 03:05
Le CJE de Pierre-De Saurel s’adapte au contexte de la pénurie de main-d’œuvre
Par: Katy Desrosiers

Le directeur général du CJE, Mario Fortin, affirme que les professionnels de l’organisme sont outillés pour s’adapter aux différents besoins des jeunes. Photo Antony Deguise

Alors que la mission du Carrefour jeunesse-emploi (CJE) de Pierre-De Saurel demeure la même, soit d’accompagner les jeunes, peu importe leur provenance et leur désir de s’accomplir, les raisons de fréquentation de l’organisme ont un peu changé. Dorénavant, plusieurs recherchent un soutien pour réorienter leur carrière.

« C’est davantage pour une réorientation de carrière ou c’est plus axé sur un accompagnement de nature psychosociale. Parce que [la pandémie], ç’a été rough pour des gens », mentionne le directeur général du CJE, Mario Fortin.

Parmi ceux qui désirent revoir leur plan de carrière, il constate que plusieurs proviennent du milieu de la santé ou de l’aide aux personnes.

M. Fortin avoue qu’un tel contexte de pénurie de main-d’œuvre ne s’était pas vu depuis des années. Bien qu’il soit facile de trouver un emploi actuellement, le conserver peut être une autre paire de manches.

« Les employeurs embauchent vite, mais ils désembauchent assez vite, indique-t-il. C’est quand même difficile pour des jeunes qui sont embauchés, qui pensent que ça va bien, mais qui ne gardent pas leur job. Tout est à recommencer. Ça déstabilise le marché de l’emploi. »

D’un autre côté, ceux pour qui tout se passe bien magasinent les emplois et améliorent leur conditions de travail.

Mario Fortin affirme que même si les besoins actuels des jeunes sont différents, les professionnels de l’organisme sont outillés pour les aider. Cependant, depuis les derniers mois, une légère baisse de fréquentation a été constatée.

« À cause du confinement, il y a eu beaucoup de gens qui ont perdu leur emploi et il y en a qui n’en ont pas recherché tout de suite parce qu’ils espéraient réintégrer leur milieu », relate-t-il.

Aussi, il avance que la facilité pour la majeure partie des jeunes de la région de se trouver un emploi peut être une cause.

Également, le programme Place aux jeunes en région, qui permet d’accueillir des jeunes de l’extérieur, de leur faire découvrir la région et de les mettre en contact avec des employeurs du coin, a légèrement changé. En raison des mesures sanitaires, il n’est plus possible de faire des séjours de groupe. Maintenant, les séjours individuels ou en couple sont priorisés.

Des pistes de solution

Pour aider à la pénurie de main-d’œuvre, Mario Fortin croit que l’immigration est une bonne solution, mais elle n’est pas la seule. Il fait remarquer que plusieurs personnes sont disponibles à travailler même si elles ne cadrent pas parfaitement avec les critères des employeurs.

« On travaille pour amener ces gens à être pris sur le marché du travail. Je me dis que les entreprises, il faut aussi qu’elles fassent leur bout de chemin. Il existe plein de programmes de subventions salariales pour accueillir une clientèle différente. Il reste juste à avoir l’ouverture d’esprit de le faire », explique le directeur général du CJE.

Il rappelle que comme employeur, pour attirer des employés, il faut essayer d’être « sexy ».

« Ce n’est pas vrai que ce qui marchait dans les années 90 marche encore aujourd’hui. La façon que les gens intègrent le marché du travail et ce qu’ils souhaitent faire, ce n’est pas la même chose qu’avant. On ne peut pas appliquer la même formule », soutient-il.

En effet, selon lui, les entreprises doivent s’adapter à la nouvelle génération pour qui la vie ne tourne pas seulement autour du travail. Il souligne d’ailleurs que certaines entreprises ont moins de difficulté à recruter que d’autres. « Et quand on va voir chez eux ce qui se passe, bien, c’est le fun en titi et t’as le goût de travailler là », ajoute-t-il.

Le CJE est situé au 37, rue du Roi à Sorel-Tracy. Il offre différents services, entre autres d’accompagnement à l’emploi et de persévérance scolaire, pour les jeunes de 15 à 35 ans.

image
image