À l’opposé, la rémunération versée aux élus de la ville-centre est beaucoup plus importante que celle versée ailleurs. Mais le coût per capita est largement inférieur aux autres, soit de 8,83$ en 2014 et de 9,97$ en 2015. Et ce, même si la masse salariale des élus a augmenté de 11%.
Par ailleurs, à Contrecœur, les élus reçoivent la moitié de la rémunération soreloise pour gérer une municipalité qui compte cinq fois moins d’habitants.
La petite municipalité de Saint-Gérard-Majella, avec ses 280 citoyens, doit leur imposer en 2015, 56,60$ per capita pour leur rémunération.
Quant à Saint-Aimé, qui compte un nombre égal de citoyens à celui de Massueville, sa masse salariale dépasse la seconde de 37%. Et Saint-David, qui a 300 citoyens de plus que Saint-Aimé (519), coûte à peu près le même prix à chacun de ses habitants.
Enfin, avec 30% de plus de population, Sainte-Anne-de-Sorel a une masse salariale presque deux fois plus importante que celle de Saint-Roch-de-Richelieu.
Enfin, il faut noter que la population a baissé de 2,22% en 2015 alors que la rémunération des élus augmentait de 6,35%. Une augmentation du per capita de 8,8%.
Une loi
Il faut savoir que les élus fixent eux-mêmes le montant de leur rémunération globale, autant leur salaire imposable que leur allocation de dépenses non imposable versée complètement, sans présentation de factures.
Mais ce faisant, ils doivent respecter le cadre que leur fixe le ministère des Affaires municipales et de l’Organisation du Territoire (MAMOT) dans sa Loi sur le traitement des élus municipaux.
Cette loi établit les minimums et maximums du salaire des maires, selon l’importance de la population à la tête de laquelle il a été élu.
Comme elle spécifie que le salaire du maire doit représenter le triple de celui accordé aux conseillers.
Quant aux allocations de dépenses, elles ne doivent pas être plus élevées que le tiers du salaire.
D’autres sources de rémunération
Ces tableaux sont toutefois incomplets. Ils ne concernent que les élus dans leur travail à la municipalité. Tous ont les mêmes responsabilités de base.
Mais plusieurs représentent leur municipalité à d’autres tables régionales, où ils sont parfois rémunérés, comme à la MRC, à des régies (eau, incendie, loisir, etc.), au comité intermunicipal de transport, au transport adapté et à divers comités de leur milieu respectif.
Près d’un million
Le total des rémunérations municipales versées dans la MRC de Pierre-De Saurel a atteint 889 590$ en 2015. Une moyenne per capita de 17,50$.
En ajoutant Contrecœur, ce chiffre atteint plus d’un million de dollars.
Municipalité | Pop |
Maire (salaire + all) |
Conseillers (salaire + all) |
Total versé aux élus |
Coût per capita |
Saint-Aimé | 516 |
4792 +2396 7188$ |
1597+799 2396$ |
21 564$ | 41,79$ |
Massueville | 527 |
3534 +1767 5301$ |
1178 +799 1767$ |
15903$ | 30,18$ |
Saint-David | 840 |
7756 +387 11 634$ |
2543 +1272 3815$ |
34 524$ | 41,10$ |
Saint-Gérard-Majella | 280 |
3522 +1761 5283$ |
1174 +587 1761$ |
15 849$ | 56,60$ |
Saint-Joseph-de-Sorel | 1594 |
26 999 +13 500 40 499$ |
9225 +2463 11 688$ |
110 627$ | 69,40$ |
Sainte-Anne-de-Sorel | 2715 |
17 465 + 8732 26 197$ |
5822 +2911 8733$ |
96 061$ | 35,38$ |
Saint-Robert | 1859 |
8769 +4385 13 1354$ |
2923 +1462 4385$ |
39 464$ | 21,23$ |
Yamaska | 1555 |
9485 +4743 14 228$ |
3162 +1581 4743$ |
42 686$ | 27,45$ |
Sorel-Tracy | 34 967 |
83 921 + 10 700 94 621$ |
21 165 +10 583 31 748$ |
348 605$ | 9,97$ |
Saint-Roch-de-Richelieu | 2192 |
7125 +7125 14 250$ |
2375 +2375 4750$ |
47 750$ | 19,50$ |
Sainte-Victoire-de-Sorel | 2565 |
15 893 +7946 23 839$ |
5292 +2649 7941$ |
71 485$ | 27,85$ |
Contrecoeur | 6900 |
31 387 +15 976$ 16 117$ |
10 747 +5370 16 117$ |
144 165$ | 20,89$ |
Des maires commentent
Même si la rémunération des élus de Saint-Joseph-de-Sorel est la plus importante de la région (70$ par capita), le maire Olivar Gravel affirme qu’elle s’explique aisément.
« À Saint-Joseph, nous n’avons plus de directeur des loisirs ni de gérant de l’aréna. Ce sont les élus qui assument ces responsabilités et prennent en charge l’organisation de certaines activités importantes pour nos citoyens. Personne n’est perdant. Au contraire! »
La rémunération des élus est un sujet tabou, poursuit-il. Mais il ne faut pourtant pas hésiter à en parler avec les citoyens, insiste-t-il, « leur expliquer en quoi consiste notre rôle. Ce salaire ne peut compenser tout le temps que l’on met dans cet engagement. Mais jamais personne ne me reproche nos salaires. Au contraire, les citoyens nous disent continuez votre bon travail », dit-il.
Il croit aussi que la tâche est exigeante et que, si le conseil veut une relève, il doit penser à verser de meilleurs salaires qui attireront des gens compétents.
Place pour l’amélioration
Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin est direct: sa rémunération n’est nullement exagérée. Au contraire.
Être à la tête de la Ville demande beaucoup de temps et de travail tant ici que dans divers comités extérieurs auxquels il participe et y représente la Ville, évoque-t-il.
Il faut revoir la façon de déterminer la rémunération, insiste-t-il. Qu’elle soit proportionnelle d’une ville à l’autre. D’autant que les responsabilités s’ajoutent toujours, conclut-il.
Travailler au développement de sa communauté
De son côté, le maire de Massueville, Denis Marion, souligne que le travail de maire est très exigeant pour ce qu’il rapporte monétairement.
« Ce salaire ne peut pas compenser le temps attribué à la fonction. Un conseil ne fait pas que de la simple gestion municipale. Il travaille aussi au développement communautaire, social et économique de son milieu. »
Les responsabilités se complexifient, poursuit-il: « on s’implique aussi bien en éducation (lutte au décrochage), à la santé (via la coop), au service de garde. On réalise de plus en plus l’importance du palier local dans la réalité d’une communauté. »
Être élu aujourd’hui, poursuit-il, demande de bien comprendre les nouveaux enjeux du développement. « Il faut prendre le temps de réfléchir, de discuter. Car ces éléments augmentent la portée et les implications de nos décisions. »
La rémunération ne tient pas compte de cela, avance-t-il. « Il faut avoir l’amour de son milieu, la passion de son travail pour y consacrer autant de temps. »