Devant une salle bondée de Sorelois résidant aux abords du cégep (Boisés d’Angoulême), là où le règlement sur les vignettes est en vigueur pour les 75 propriétaires, les conseillers ont tour à tour fait part de leur opinion sur la réglementation adoptée en février dernier. Il appert que, après avoir entendu ces témoignages pendant près de deux heures, l’unanimité était moins apparente que lors de son adoption en début d’année.
« Ce règlement doit être retravaillé, je crois qu’il y a des modifications à faire. Ce règlement a été adopté rapidement, trop rapidement peut-être. Ce n’est pas notre meilleur coup, a lancé Olivier Picard, conseiller du district no 1. Je ne dis pas que l’on s’est trompé. Est-ce que cela a été une erreur? Ça dépend de l’opinion des gens. Je ne suis pas en train de vous dire que cela va changer, mais je pense qu’il y a des modifications à faire », poursuit-il.
Le conseiller du district no 5, Stéphane Béland, abondait dans le même sens. « Ce que je trouve déplorable, c’est que des gens de mon secteur soient pris en otage avec l’hôpital. Faut retravailler ce règlement », affirme-t-il.
« En ce qui me concerne, j’appuie les demandes des gens de mon secteur pour que l’on revienne au règlement qui était en vigueur avant », indique pour sa part le conseiller du district no 4, Jocelyn Mondou.
Des conseillers croient cependant que le règlement, adopté en février, était amplement justifié. « Il y avait une problématique avec le recel des vignettes et on a voulu la régler. Pour l’instant, c’est la réglementation qui a été votée et tant qu’il n’y a pas d’autres solutions à trouver de façon unanime… ». a émis Benoît Guèvremont, conseiller du district no 6.
« C’est un très mauvais règlement qu’on avait auparavant. Ça n’avait aucun sens, c’était un buffet à volonté. Tout le monde faisait ce qu’il voulait. Il fallait recadrer tout cela, resserrer. C’est une mécanique qu’on a mise en place qui n’est pas parfaite, mais au point où l’on en était, il fallait améliorer la situation. En rester là n’était pas une option », croit Mathieu Gagné, conseiller du district no 7.
« Le statu quo n’était pas possible. Moi, je suis d’accord avec ce règlement. Le vignettes aux visiteurs étaient justement la problématique », reprend Dominique Ouellet, conseillère du district 8.
« Pour avoir un privilège, je trouve cela très raisonnable 25 $ par année et je suis un peu surprise d’entendre parler des vignettes de visiteurs. Vous avez tous des unifamiliales, des stationnements et vous voudriez avoir des visiteurs devant votre maison gratuitement? » fait remarquer la conseillère du district no 2, Sylvie Labelle, laquelle a rappelé qu’originalement, le prix de la vignette devait être plus élevé que 25 $.
Et en ce qui concerne le conseiller du district no 3? « Je suis comme Olivier. Nous travaillons fort et ensemble sur cette question. On a de bonnes discussions. Mais il faut revenir à la base. Il y avait une problématique qu’il fallait enrayer. Il faut regarder tout cela et c’est ce qu’on fait présentement », de dire un Martin Lajeunesse, plus prudent.
Normal
Le maire de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin, croit normal que les conseillers aient leur propre opinion sur des questions de ce genre. « C’est sûr que quand on fait des règlements, certains peuvent parfois déplaire au sein du conseil. Et il arrive que certains révisent leur position en réaction aux critiques des citoyens », mentionne-t-il en entrevue.
Ce dernier note que, parmi les citoyens qui sont venus manifester leur mécontentement aux dernières séances du conseil, on a remarqué deux groupes distincts, ceux en faveur du règlement et ceux qui sont contre. « La consultation publique que nous avons lancée prend donc tout son sens et déterminera la suite des choses. Elle sera analysée par secteur », assure le maire de Sorel-Tracy.
Chose certaine, plusieurs résidents habitant dans le secteur du cégep étaient présents ce soir-là et leur représentant, Jean-Michel Leclaire, était armé d’une pétition sur laquelle on retrouvait 100 % des propriétaires qui demandaient le retour à l’ancienne réglementation.
Rappelons que le 19 février, le conseil municipal avait adopté le règlement no 2566 afin d’uniformiser la gestion des permis de stationnement à Sorel-Tracy. Les résidents des zones concernées, notamment près de l’hôpital et du cégep, doivent dorénavant se procurer un permis valide pour une année au coût de 25 $ (maximum deux par adresse). Ces permis sont disponibles seulement dans les secteurs de la Ville où une signalisation l’indique. Simultanément, les permis de stationnement pour visiteurs avaient été abolis. En contrepartie, il est maintenant possible qu’un visiteur se stationne dans la rue, sans permis, entre 20 h et 7 h, du lundi au vendredi, ainsi qu’en tout temps les fins de semaine.
