La directrice du CPE La Marelle, Isabelle Guay, souligne que son conseil d’administration a pris cette décision il y a quelques semaines. Avec toutes les coupures réalisées dans les dernières années dans le financement des CPE, elle ne pouvait pas s’acquitter de sa part de 700 000$ que lui demande le gouvernement. Les barèmes de financement exigent que les CPE assument 50% du projet.
« On a étiré le calendrier parce qu’on ne voulait pas donner nos places ailleurs. Le ministère redistribue les places si les projets sont abandonnés aux autres garderies. C’est vraiment difficile parce qu’on n’a pas les moyens de construire une nouvelle installation contrairement aux garderies privées », mentionne-t-elle.
Depuis 2011, la région a obtenu 199 places du gouvernement provincial, mais deux projets n’ont pas vu le jour. Celui de Saint-Roch-de-Richelieu a été abandonné et ses 52 places ont été redistribuées en Montérégie. Le projet du CPE La Marelle est de son côté toujours sur la glace.
De l’espoir encore
Le projet de la nouvelle construction était prévu sur la rue Ramezay, en face de l’école Fernand-Lefebvre à Sorel-Tracy. Malgré cette embûche, la direction du CPE n’a pas perdu l’espoir que son projet voie le jour.
« Les barèmes ont encore changé avec le budget déposé dernièrement, peut-être que le pourcentage aussi. On va attendre leur explication des nouvelles mesures et si la mise de fonds est moins élevée, peut-être pourrons-nous le réaliser. On devra aussi se demander si notre secteur n’est pas saturé de places en garderie », espère Isabelle Guay.
Selon la directrice générale, les CPE ont reçu plusieurs subventions dans les derniers mois, du jamais-vu depuis les 10 ou 15 dernières années, dit-elle avec surprise. Néanmoins, aucune des sommes allouées ne pourrait permettre au projet de prendre son envol.
« Autant nous avons dû couper et subir des coupures, il est surprenant d’avoir reçu autant pour du matériel afin de s’améliorer au niveau éducatif. Les coupures ont été très difficiles, on a dû couper des postes dans notre personnel alors que l’argent coule à flots pour des sorties éducatives et des activités pédagogiques, mais on ne peut pas l’utiliser pour autre chose », déplore-t-elle.
Saint-Ours veut sa part
Le gouvernement provincial a aussi lancé un appel de projets ciblés en 2018 pour 2000 nouvelles places en garderie. La liste ne compte aucune place disponible pour la MRC de Pierre-De Saurel. Cela n’a toutefois pas empêché la Ville de Saint-Ours d’envoyer une demande le 8 mars dernier afin d’obtenir les places non utilisées par Saint-Roch-de-Richelieu.
« Notre projet est loin d’être mort. On a encore les fonds, les terrains et l’investisseur privé. On a levé la main et dit au ministère que nous voulons ces places-là. Par principe, elles devraient rester dans la région. Même s’ils disent que la région est bien couverte, ce n’est pas vrai que quelqu’un de Saint-Ours peut avoir une place dans son coin.#Certains de nos citoyens vont à Sorel porter leur enfant pour après aller travailler à Saint-Hyacinthe », conclut le maire de Saint-Ours, Sylvain Dupuis.