Actuellement, ce type d’entreprises est inexistant au Canada. « Les armateurs qui ont des navires en fin de vie doivent les vendre afin qu’ils soient démantelés à l’étranger. On a tout ce qu’il faut ici pour accomplir ce genre de missions », ne cesse de répéter le maire de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin.
Et le CTTEI pourra contribuer à cette nouvelle industrie à plusieurs niveaux. « Il faudra d’abord déterminer la manière dont seront démantelés les navires. Elle est encore à déterminer. Quelles sont les meilleures pratiques à adopter? Et aussi, il faut que tout cela soit rentable », indique la directrice générale Claude Maheux-Picard.
Le voyage d’études effectué auprès d’entreprises spécialisées en Europe aura permis de donner une bonne idée de la direction à prendre en cette matière. « Ce que le CTTEI sera appelé à faire, c’est de proposer les meilleures pratiques, appliquer un projet modèle et, bien sûr, dans la mesure du possible, nous allons innover », indique Mme Maheux-Picard.
La directrice du CTTEI croit également qu’il faudra trouver des entreprises, des partenaires qui vont opérer le site. Elle fait notamment allusion au Groupe Océan, une compagnie maritime qui œuvre dans la construction et la réparation navale. « Mais encore, l’analyse de rentabilisation doit être convaincante. Pour la récupération du métal, de l’acier, des entreprises comme ArcelorMittal ou Finkl Steel peuvent jouer un rôle », poursuit-elle.
Claude Maheux-Picard croit également qu’il ne faut pas se limiter au démantèlement des navires. « Il y a la réparation de navires également. Nous avons plein d’entreprises qui peuvent usiner des pièces de haute précision », fait-elle remarquer.
L’environnement
La durée de vie d’un navire est de 50 à 60 ans. « Les normes environnementales n’étaient pas les mêmes à une certaine époque. Il est possible que certains navires puissent contenir des matières dangereuses. Comme organisation, il faudra nous assurer de la traçabilité des matériaux démantelés, et aussi, que les exigences en matière environnementale soient respectées, que la santé et la sécurité des travailleurs soient assurées. Il faudra mettre en place des techniques sécuritaires qui génèrent moins de poussière, par exemple. Chose certaine, tout cela représente un projet d’équipe. Nous ne laisserons pas les entreprises livrées à elles-mêmes. Nous aurons un rôle de soutien important à jouer », assure la directrice du CTTEI en conclusion.