23 novembre 2021 - 08:52
Le CTTÉI se dote d’un laboratoire de technologies propres unique au Canada
Par: Alexandre Brouillard

Le CTTÉI a inauguré le nouveau laboratoire de technologies propres unique au Canada le mardi 16 novembre dernier. Photo Alexandre Brouillard | Les 2 Rives ©

Le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI) a inauguré, le mardi 16 novembre dernier, un laboratoire de technologies propres unique au Canada. L’infrastructure, qui est le fruit de 2,5 M$ d’investissements, traite des résidus, comme les microplastiques, tout en produisant de l’énergie, ce qui en fait une technologie propre et respectueuse de l’environnement.

Durant plus de sept ans, des équipes d’ingénierie et de recherche du CTTÉI, affilié au Cégep de Sorel-Tracy, ont travaillé sur le nouveau laboratoire d’oxydation hydrothermale et des fluides supercritiques. Ce dernier apporte de nouvelles solutions pour traiter des résidus trop concentrés ou trop toxiques pour le traitement biologique ou pour le rejet à l’égout, mais trop humides pour une incinération efficace.

« On traite des polluants et des résidus à l’aide d’eau chaude enrichie en oxygène. […] C’est une technologie propre dont la réaction génère de l’énergie par elle-même. […] Dans la plupart des cas qu’on étudie, ce traitement est moins cher que l’enfouissement. Donc c’est vraiment gagnant gagnant », explique le directeur scientifique du CTTÉI, Jean-François Vermette, tout en indiquant que le procédé ne fait appel à aucun solvant toxique, ne produit pas de flamme ni de fumée et ne génère presque aucun composé néfaste pour l’environnement.

Le nouveau laboratoire de 167 m² est doté d’un équipement pilote d’oxydation hydrothermale en continu et d’autres technologies pour le traitement de boues et effluents, dont un réacteur à CO2 supercritique, un bioréacteur à membranes et une unité d’électro-oxydation.

Le projet a nécessité la participation financière de la Fondation canadienne pour l’innovation, du ministère de l’Enseignement supérieur du Québec et de Desjardins.

Actuellement, le CTTÉI étudie l’utilisation de l’oxydation hydrothermale dans divers domaines d’applications, comme pour la valorisation de boues municipales et de résidus avec génération de vapeur ainsi que pour le traitement d’effluents industriels toxiques et d’effluent d’hôpitaux contenant des composés pharmaceutiques.

« On commence à peine à explorer tout le potentiel de cette technologie », assureClaude Maheux-Picard, directrice générale du CTTÉI.

En plus de répondre à plusieurs besoins pour des municipalités et des entreprises qui ont des difficultés à composer avec certains types de résidus industriels, le laboratoire permettra de générer des retombées économiques importantes tout en participant à l’atteinte des objectifs gouvernementaux en matière d’action contre les changements climatiques et de transition vers l’économie circulaire.

Développer son expertise

Pour développer son expertise dans le domaine de l’oxydation hydrothermale et des fluides supercritiques, le CTTÉI a reçu l’aide de plusieurs partenaires, tels que l’Université d’Aix-Marseille et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).

« Ils nous ont formés et nous ont montés en compétence. […] Pour finalement démontrer qu’on avait eu une bonne intuition et que cette technologie a vraiment un potentiel intéressant », observe la directrice générale du CTTÉI.

« À partir de maintenant, on peut accompagner les municipalités et les entreprises dès l’analyse de leurs boues et affluents jusqu’à l’installation d’une unité de traitement. C’est donc une offre de service et un transfert technologique complet qu’on s’apprête à faire avec l’oxydation hydrothermale », conclut Claude Maheux-Picard.

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