2 juin 2021 - 12:51
À l’aide d’une subvention de 1,1 M$
Le CTTÉI veut favoriser la transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement
Par: Alexandre Brouillard

La directrice générale du CTTÉI, Claude Maheux-Picard, souhaite créer une expertise québécoise d’économie de la fonctionnalité. Photothèque | Les 2 Rives ©

Grâce à une subvention de 1,1 M$ du gouvernement du Québec, le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI) coordonnera le Programme d’accompagnement en économie de la fonctionnalité, qui permettra à 24 entreprises québécoises d’adopter une économie verte dans une perspective de développement durable.

« L’économie de la fonctionnalité consiste à vendre un service plutôt qu’un produit, explique d’emblée Claude Maheux-Picard, directrice générale du CTTÉI. […] En nous impliquant dans ce programme, nous espérons aider des entreprises d’ici à adopter l’économie de la fonctionnalité pour amoindrir leur impact environnemental. »

« Les objectifs de ce programme sont d’accroitre la compétitivité des entreprises, le développement et le maintien d’emplois locaux qualifiés et la réduction de l’émission de gaz à effet de serre. Nous voulons aussi miser davantage sur le consentement des consommateurs à payer une valeur d’usage et ainsi assurer une meilleure qualité de service. […] À titre d’exemple, ce type d’économie a été adopté par l’entreprise Xerox qui a arrêté de vendre des photocopieurs pour plutôt vendre des photocopies », expose Mme Maheux-Picard.

Grâce à la subvention de 1, 124 536 $, le CTTÉI, par l’entremise du consortium EFC Québec composé de six symbioses territoriales, propulsera le programme d’accompagnement auprès de 24 entreprises québécoises. Il s’agit d’un projet-pilote d’une durée de deux ans.

Les six symbioses territoriales sont la SADC du Kamouraska, le Comité 21 Québec, Lanaudière économique, CLD de Brome-Missiquuoi, le Conseil régional de l’environnement de la région de la Capitale-Nationale et la PME Montréal Est-de-l’île.

« Ce sont six territoires qui ont des projets de symbioses industrielles, c’est-à-dire qu’ils coopèrent entre eux, précise Mme Maheux-Picard. Par exemple, une entreprise qui génère un déchet le mettra à la disposition d’une autre entreprise qui l’utilisera comme matière première. »

Bien qu’il est trop tôt pour dévoiler l’identité des 24 entreprises participantes, Mme Maheux-Picard souligne que ce sont des entreprises qui seront en mesure de modifier leur modèle d’affaires. « On parle donc de filières qui sont bien établies au Québec et qui ont le contrôle sur leur destinée et leur organisation. Ce sont essentiellement des PME qui sont visées », informe-t-elle.

Tout au long du projet, le CTTÉI mettra à disposition son expertise d’accompagnement et documentera le processus pour que d’autres entreprises puissent en profiter dans le futur. « Notre volonté de créer une expertise québécoise est née de la collaboration que nous entretenons depuis des années avec des associations françaises qui ont démontré tout le potentiel de l’économie de la fonctionnalité », explique Mme Maheux-Picard.

Changer le modèle d’affaires

La directrice générale du CTTÉI confirme qu’une entreprise qui adopte l’économie de la fonctionnalité verra assurément son modèle d’affaires se modifier.

« Les entreprises qui effectueront la transition doivent avoir des ambitions écologiques jumelées à des ambitions économiques, pour que la formule soit gagnante. C’est un changement important, parce qu’au final, ce type d’économie favorise grandement les consommateurs qui paient seulement pour ce qu’ils consomment », explique Claude Maheux-Picard.

Elle précise toutefois que ce modèle d’économie ne s’applique pas à tous les types d’entreprises. « Le projet permettra, entre autres, de cibler les types d’entreprises à qui l’économie de la fonctionnalité s’adresse et par la suite de savoir comment les accompagner de la transition vers ce modèle d’affaires », précise-t-elle.

Pour l’instant, aucune entreprise de la région de Sorel-Tracy ne participe au programme. « Si des entreprises souhaitent emboîter le pas, nous pourrons mettre les gens concernés en relation. Nous partons avec une première cohorte du projet pilote, mais nous voulons ensuite le déployer à plus grande échelle », conclut Claude Maheux-Picard.

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