17 septembre 2024 - 07:00
Le développement à la sauce soreloise
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

L’automne commence sur les chapeaux de roue et trois événements marqueront le mois de septembre. Participation d’une importante délégation de la région au congrès annuel de Naval Québec à Lévis le 17 septembre; accueil à Sorel-Tracy le 25 septembre de plus d’une centaine de leaders du développement durable issus de la Montérégie; mission économique en Europe à la fin du mois. La région se positionne activement ici et ailleurs en donnant sa couleur à une vision du développement.

Le maire Patrick Péloquin le répète partout : « Nous prônons le développement économique et le développement durable. » Rappelons qu’on traite de développement durable dans la région depuis plus de 25 ans et on a longtemps cherché à traduire en actes un discours politique qui ne trouvait pas ses marques chez plusieurs élus.

Peut-on dire que nos élus et gens d’affaires de l’époque ont trop longtemps opposé développement économique et développement durable plutôt que de les concilier? Comme si le second mettait des bâtons dans les roues du premier. Certains ont trop longtemps présenté les objectifs de développement durable comme une mode dont on finirait par se débarrasser. Ils avaient tort, le développement durable est plutôt un mode de développement économique collé à la modernité et aux exigences de notre époque trouble.

Parce que les enjeux climatiques se sont clarifiés depuis quelque temps, au sens où on en voit maintenant les impacts, les dernières années ont eu raison des hésitations; un changement dans le leadership régional aussi. Nos organismes de développement, le défunt Centre local de développement (CLD) et la Société d’aide au développement des collectivités (SADC) ont été le fer de lance d’une vision de développement durable dans la région. Il faut reconnaître leur contribution qui se poursuit dans le cas de la SADC. Développement économique Pierre-De Saurel (DEPS), qui a succédé au CLD, reprend le flambeau.

Le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTEI), associé au Cégep de Sorel-Tracy, rayonne partout au Québec et son expertise est enfin mise à contribution dans la région qui l’a vu naître et se développer. En compagnie des leaders politiques et du développement, sa directrice générale, Claude Maheux-Picard, sera des trois événements qui caractériseront le mois de septembre. Quand l’expertise scientifique, signature du CTTEI, est mise à contribution de façon aussi évidente par les autorités politiques et de développement économique, c’est que son utilité est constatée. Le CTTEI est un levier pour la région qui prépare son avenir.

Le débat actuel, amorcé à la suite des commentaires audacieux du PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, devant la commission parlementaire sur le fameux projet sur la gestion des ressources énergétiques du Québec, devrait nous obliger à réfléchir. Il indiquait simplement que l’électricité disponible ne pouvait être consacrée uniquement à donner de l’impulsion à l’accueil d’entreprises étrangères en sol québécois alors que c’est l’ensemble des entreprises déjà en activité qui devront fournir des efforts de décarbonation.

La région jouit d’un avantage comparatif important par rapport à d’autres régions : elle a encore de l’espace industriel disponible pour accueillir des entreprises d’ailleurs qui contribueront à lui donner une nouvelle dimension. Mais la logique de développement durable de nos leaders régionaux ne doit pas se faire au détriment des entreprises existantes. La région est équipée pour relever le défi. Tant mieux.

image
image