Le directeur général et président du Groupe Gib, Jean-Pierre Groulx, a convoqué notre journaliste la semaine dernière pour sensibiliser la population à l’importance de fréquenter les événements organisés par l’organisme pour en assurer la pérennité, alors que les passeports pour le Gib Fest et les Régates internationales de Sorel-Tracy se vendent au compte-goutte.
Ce dernier ne comprend pas pourquoi la population ne s’engage pas davantage en achetant des passeports en prévente, alors qu’ils étaient à prix réduit en décembre et janvier. « Avant Noël, c’était 75 $ pour obtenir les deux. Actuellement, ils sont 50 $ chacun. Ce n’est pas cher 100 $ pour avoir accès aux deux événements. La prévente, ici, ça ne fonctionne pas. […] Je ne veux pas faire la madone en pleurs, mais on veut trouver la solution pour ouvrir les yeux à la population », expose Jean-Pierre Groulx.
Visiblement découragé par le peu d’engouement que suscitent les événements, il se demande quelle serait la solution pour inciter la population à acheter les passeports. « On livre tout le temps, mais à un moment donné, on veut un coup de main de la population. […] Il faut un son de cloche pour réveiller les gens. […] On n’est jamais capable de vendre à 10 % de la population, qui est d’environ 35 000 personnes. Ailleurs, certains [festivals] réussissent à vendre jusqu’à 20 % de la population », clame Jean-Pierre Groulx, précisant que le Groupe Gib ne vit pas des problèmes monétaires, mais qu’il souhaite plutôt sentir l’appui de la population.
« L’an dernier, malgré le package deal qu’on avait fait pour les Régates et le spectacle de Jonathan Roy, on avait accueilli seulement 1500 personnes lors du concert. […] Réveillez-vous, si vous voulez des activités au centre-ville ou peu importe dans la région », insiste le manitou du Groupe Gib.
Même artiste, moins de spectateurs
Outre le nombre de passeports vendu en prévente, Jean-Pierre Groulx fait savoir avec désarroi que plusieurs artistes attirent beaucoup moins de spectateurs à Sorel-Tracy qu’ailleurs au Québec. « L’an dernier, environ 2000 personnes sont venues voir FouKi au Gib Fest, tandis qu’il en a attiré environ 22 000 à Lanoraie, 17 000 à Valleyfield et 30 000 à Drummondville. C’était la même chose pour les Cowboys Fringants en 2022. On pensait en attirer entre 10 000 et 12 000. Ce n’est finalement que 7000 personnes qui se sont rendues sur le site », détaille-t-il.
Ce dernier en rajoute en confiant que seulement 239 billets avaient trouvé preneurs moins de 24 heures avant le spectacle de Roxane Bruneau l’an dernier. Le spectacle avait toutefois été annulé par l’artiste à la dernière minute.
« Je sais que le dollar de loisir existe chez les gens de la région, mais on a toujours eu des difficultés à vendre des billets. Est-ce que le volet décisionnel pour la population a rapport au nombre de week-ends qu’on présente? En 2022, on avait cinq week-ends pour 20 jours de festivités. Est-ce que cela a nui dans les ventes? Probablement! » se questionne M. Groulx.
C’est pourquoi, cette année, le Gib Fest est revenu à ses racines et présentera le festival sur une plus courte période, soit du 11 au 21 juillet. D’ici quelques jours, la programmation complète sera dévoilée. Jean-Pierre Groulx et son équipe espèrent que la population sera au rendez-vous. Déjà quelques artistes ont été annoncés, comme Ludovick Bourgeois, Sara Dufour et Karkwa, tandis que Matt Lang sera en performance aux Régates, qui auront lieu du 14 au 16 juin.
Des offres raisonnables
Pour Jean-Pierre Groulx, le Groupe Gib réussit à offrir des événements de qualité à bas prix, et ce, malgré l’augmentation considérable du coût de la vie. « On pense à toutes les couches d’âge dans nos programmations et je considère qu’on est généreux avec la population. Danse en ligne, jeux gonflables, sport, spectacles et avec des activités et de l’animation pratiquement 24 heures sur 24. Mais, on ne vend pas! » insiste-t-il.
Par ailleurs, Jean-Pierre Groulx souligne l’effort de son équipe qui a greffé, dans les dernières années, des événements au Gib Fest, comme un gala de boxe, le Critérium, le Gib Madness (basketball), etc.
Déménager au quai Catherine-Legardeur?
Durant l’entretien, Jean-Pierre Groulx a admis avoir pensé, avec son équipe, déménager le Gib Fest sur le quai Catherine-Legardeur pour profiter d’un espace entier clôturé et contrôlé, et ce, avec un couloir aménagé vers le centre-ville.
Le directeur général a néanmoins tempéré sa pensée, confiant que cette avenue n’est pas dans le collimateur du Groupe Gib à court terme. « Parce que même si on l’organise là, ça ne garantit pas la vente de plus de passeports », prévient Jean-Pierre Groulx.