Jean-Claude Pelletier, 84 ans, vit toujours à Sorel-Tracy. Rencontré à son appartement, il a toujours autant les étoiles dans ses yeux lorsqu’il se remémore des souvenirs de son frère, décédé à la suite d’une opération contre un cancer de la prostate à Cherry Hills, dans la région de Philadelphie.
« C’était un méchant athlète!, lance M. Pelletier. C’est le premier gardien de but de Sorel à avoir atteint la Ligue nationale. Il était aussi très fort au baseball et à la balle molle; un des meilleurs à Sorel dans le temps. Il était passionné par le golf; il avait 3 de handicap », énumère-t-il en décrivant son frère comme quelqu’un de généreux et passionné. « Le hockey était toute sa vie! », ajoute-t-il.
Une longue carrière
Marcel Pelletier, surnommé « PEL », s’est beaucoup promené pendant sa carrière. Après de belles années dans le junior avec les As de Québec et les Saguenéens de Chicoutimi, il a trimballé son baluchon dans les ligues semi-professionnelles et professionnelles dans une quinzaine de villes aux États-Unis et au Canada, où il a remporté six championnats. Il a aussi été nommé meilleur gardien de la Ligue de l’Ouest en 1957-1958 à Vancouver.
Au cours de sa carrière, il a disputé huit matchs dans la Ligue nationale de hockey; six avec les Blackhawks de Chicago, en 1950-1951, et deux avec les Rangers de New York, en 1962-1963.
Le Sorelois a surtout fait sa marque lorsqu’il a été embauché comme directeur du développement et recruteur en chef des Flyers de Philadelphie en 1966. Comme les Flyers ont fait leur apparition dans la Ligue nationale en 1967, Marcel Pelletier travaillait déjà, l’année précédente, à recruter des joueurs. Il est resté à ce poste pendant une vingtaine d’années, remportant la Coupe Stanley à deux reprises, en 1974 et 1975. C’est lui qui a notamment recruté le populaire joueur Bobby Clarke. Il y est resté jusqu’en 1989, puis il a été nommé conseiller spécial auprès d’Harry Sinden chez les Bruins de Boston de 1990 à 1996.
« Il m’avait aussi donné un poste d’éclaireur au Québec, se rappelle Jean-Claude Pelletier. Je me promenais dans des arénas à Drummondville, Sherbrooke, Montréal, Gatineau, Laval, etc. Ça me donnait un peu d’argent; 500$ en commençant, 500$ à Noël et 500$ deux mois avant la fin du repêchage! »
Des souvenirs
Marcel Pelletier était un ami de Jean Béliveau. Lorsque le « Gros Bill » était malade, M. Pelletier lui a logé un appel.
« Un moment donné, lorsque Jean Béliveau jouait pour les As de Québec, il est arrivé en échappée contre Marcel, qui jouait pour les Saguenéens de Chicoutimi. Marcel, ce n’était pas le gardien avec un style papillon; il était très bon avec la mitaine! Il avait pogné le puck dans son gant, et l’avait relancé vers Béliveau! Ils sont quand même restés de bons amis après », décrit Jean-Claude Pelletier.
Son frère cadet se souvient aussi de la fois où, quand il jouait à Vancouver dans une ligue semi-professionnelle, Marcel Pelletier avait réussi à toucher à la rondelle d’un joueur ayant bénéficié d’un tir de pénalité… avant même que ce dernier ne s’élance.
« Le jeune joueur cherchait sa blonde dans les estrades. Marcel s’est avancé et a touché à la rondelle; il n’y a pas eu de tir de pénalité! », raconte Jean-Claude Pelletier.
Marcel Pelletier laisse dans le deuil sa femme Dorothy et ses trois enfants Denise, Cheryl et Marcel Jr.