18 avril 2023 - 08:12
Le Jour de notre seule Terre
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

Le samedi 22 avril prochain, partout sur la planète et dans plusieurs des municipalités de la région, on soulignera le Jour de la Terre. Saluons les initiatives citoyennes, mais n’oublions pas l’essentiel et agissons pour la planète.

Imaginée il y a plus de 50 ans, au début des années ’70, cette journée visait à mettre l’accent sur les efforts en faveur de l’environnement. On était encore loin, à ce moment-là, de comprendre et de saisir l’impact sur la planète des bouleversements climatiques. Mais aujourd’hui, on ne peut plus plaider l’ignorance, alors pourquoi cet extraordinaire déni individuel et collectif?

En 2023, le Jour de la Terre sera souligné dans 183 des 193 pays que compte l’Organisation des Nations unies (ONU). Disons que c’est une bonne moyenne. Cette journée est d’abord une occasion de voir naître de petites actions citoyennes qui visent, au sein même des communautés, à reconnaître l’importance des enjeux environnementaux. Dans plusieurs municipalités de la région, des citoyennes et citoyens ont prévu des activités en ce sens.

Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les actions citoyennes, utiles et louables, ne doivent pas nous faire oublier que les enjeux climatiques sont majeurs et exigent des efforts immenses. Chaque jour, nous regrettons que les gestes qui sont posés ne l’aient pas été plus tôt, car ils auraient eu plus d’impact à long terme.

Les scientifiques qui identifient les risques que nous faisons poser à la planète et à nous-mêmes qui y vivons deviennent des prophètes de malheur que nous ne voulons plus entendre. C’est le drame de celles et ceux qui osent nous faire savoir ce à quoi nous sommes confrontés. En cherchant à nous éveiller, ils nous désensibilisent. Ce ne sont pas eux qui ont tort, mais nous qui ne les écoutons pas.

Des phénomènes qui devraient nous faire prendre conscience du danger deviennent normaux à force de se répéter. Inondations, érosion des berges, chaleurs extrêmes, tornades, sécheresse sont des aléas climatiques que nous expérimentons au Québec. On les trouve terribles lorsqu’ils surviennent… puis on passe à autre chose. Nous refusons de faire les liens entre ces événements. Et surtout, de prendre les moyens pour en atténuer leurs effets.

Le réseau de la santé publique québécois a identifié les impacts des changements climatiques comme la menace la plus sérieuse à la santé de la population au cours des prochaines années. C’est majeur parce que la santé publique, dont la mission est de prévenir les menaces à la santé de la population, nous aiguille sur les dangers en émergence. C’est maintenant très concret.

Concret? Bien sûr! Pour la Montérégie, les aléas climatiques les plus importants sont les températures extrêmes en hiver et en été, de fortes précipitations sur de courtes périodes au printemps et à l’automne, mais aussi, pour ces deux saisons, de la sécheresse. Les impacts sur le tourisme, sur l’agriculture, sur la santé de la population et sur l’eau potable sont les plus importants. Saurons-nous nous adapter et chercherons-nous vraiment à en atténuer les impacts? Qui s’en chargera?

Profitons de ce Jour de la Terre, notre seule Terre, pour souhaiter que les compétences de nos dirigeants soient mises à contribution pour changer l’avenir sombre qui se profile. Sinon, on devra souhaiter qu’ils soient d’excellents gestionnaire de crise.

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