20 avril 2016 - 00:00
Le milieu se désole de la perte de 350 emplois dans la région
Par: Julie Lambert
General Electric (anciennement Alstom) compte toujours déménager son centre administratif vers la Rive-Sud de Montréal malgré une rencontre positive avec des intervenants économiques et des politiciens de la région le 3 mai. | TC Média - Julie Lambert

General Electric (anciennement Alstom) compte toujours déménager son centre administratif vers la Rive-Sud de Montréal malgré une rencontre positive avec des intervenants économiques et des politiciens de la région le 3 mai. | TC Média - Julie Lambert

Alors que 350 employés de General Electric (GE), anciennement Alstom, seront transférés vers la Rive-Sud, le milieu politique est atterré de cette décision de l’entreprise. Même s’ils ont peu de pouvoir pour changer la situation, les politiciens et intervenants économiques travailleront ensemble à limiter les dégâts.

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Un syndicat qui se sent floué

Mis au courant de la nouvelle par le Journal, le député bloquiste de Bécancour–Nicolet–Saurel, Louis Plamondon, s’est dit très surpris de ne pas avoir été informé par l’entreprise.

Pour ce genre de cas, souligne-t-il, certaines entreprises comme Rio Tinto Fer et Titane contactent les députés et maires concernés afin de leur expliquer la situation.

Selon lui, Alstom a été très bien accueillie à Sorel-Tracy au cours des dernières années. L’entreprise a obtenu de nombreux avantages fiscaux lorsqu’elle s’est installée dans le parc industriel.

« Cette décision montre de l’ingratitude envers la municipalité. Je suis très déçu qu’il n’y ait pas eu de discussions au préalable. C’est une grande perte. Sans doute que la majorité des employés demeuraient ici. Cela favorisait l’achat local. Cela affectera sûrement aussi quelques fournisseurs et sous-traitants locaux. On n’avait vraiment pas besoin de ça dans le contexte actuel. »

Pour le député péquiste de Richelieu, Sylvain Rochon, rien ne laissait présager cette nouvelle. Il avait lui-même sollicité une rencontre avec l’entreprise pour savoir ce qu’il en était de son avenir à la suite de son acquisition par l’américaine GE en septembre 2015. La rencontre devait avoir lieu le 4 mai prochain.

« Nous avons été mis devant le fait accompli. L’ancienne administration avait reçu beaucoup d’appui du milieu politique, municipal et économique pour l’aider à améliorer ses liquidités. Le bail de 20 ans nous donnait l’impression que l’organisation permettrait que des emplois soient maintenus dans la région », souligne-t-il.

Son bureau a contacté différents acteurs du milieu comme le maire de Sorel-Tracy, les députés, la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy afin qu’une rencontre d’urgence ait lieu le 25 avril. Il souhaite que tous travaillent ensemble afin qu’une solution soit trouvée.

« On verra ce que l’on peut faire. La seule chose dont nous pouvons nous réjouir, c’est que le secteur des transports restera ici et qu’il se porte bien. »

Le maire Serge Péloquin se montre prudent

Si les deux députés sont indignés par la décision, le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, s’est montré plus prudent dans ses commentaires. Il a rencontré le directeur général de GE Hydro Amérique du Nord, Patrick Baudin, en après-midi le 20 avril, tout juste après que la nouvelle ait été dévoilée sur le site web du Journal.

Selon M. Péloquin, il y a longtemps que la municipalité est au courant des transformations stratégiques de l’entreprise. Cette dernière souhaite se repositionner.

« Avant de faire l’acquisition d’Alstom, il y avait déjà un plan. Aujourd’hui [NDLR : 20 avril], on est venu nous informer de la nature de cette transformation. L’entreprise a été complètement transparente. On comprend ce qu’ils veulent faire. Nous, notre rôle, c’est de limiter les impacts pour la région. On va prendre le temps de réfléchir à une proposition et mettre en place un plan de match », conclut-il.

Une économie fortement affectée

Le transfert de 350 emplois par l’entreprise General Electric (anciennement Alstom) de Sorel-Tracy vers la Rive-Sud est bien désolant pour l’économie de la région, dénoncent les différents intervenants questionnés par le Journal.

Appelé à commenter le dossier alors qu’il venait à peine d’apprendre la nouvelle, il était difficile pour le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie Sorel-Tracy, Marcel Robert, d’évaluer les impacts directs et indirects dans la région.

« C’est malheureux. Il risque d’y avoir des impacts sur l’économie, c’est certain. Il s’agissait d’emplois de qualité. Ce n’est pas de bon augure pour la région », déplore-t-il.

En plus de perdre des emplois de qualité, la majorité d’entre eux étaient occupés par des jeunes adultes, âgés de moins de 40 ans. « C’est une clientèle qu’on a de la difficulté à attirer à Sorel-Tracy. Ça vient accentuer la problématique. Ce sera encore plus difficile à faire baisser l’indice de l’âge de la population. »

La directrice générale du Centre local de développement (CLD) Pierre-De Saurel, Josée Plamondon, abonde dans le même sens.

« On l’a appris avec consternation. Pour le moment, c’est assez difficile d’évaluer les impacts. On va se mobiliser pour tenter d’amoindrir les contrecoups et de consolider les emplois ici. »

Avec la collaboration de Sarah-Eve Charland

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