2 septembre 2016 - 00:00
Le monde du spectacle en deuil de son maitre éclairagiste Yvan Lemaire
Par: Louise Grégoire-Racicot
Yvan Lemaire. | Photo: Tirée de Facebook

Yvan Lemaire. | Photo: Tirée de Facebook

Le décès de l’éclairagiste et régisseur Yvan Lemaire, 50 ans, des suites d’un AVC, le jeudi premier septembre, a bouleversé ses collaborateurs et techniciens du spectacle avec qui il a longuement travaillé.

Pour un, le propriétaire du Théâtre-du-Chenal du Moine (TCM), Mathieu Bergeron, ne tarissait pas d’éloges envers M. Lemaire qui fut à la fois son mentor et son complice au travail. « Ma carrière de producteur est intimement liée à celle d’Yvan Lemaire », estime-t-il.

« Yvan était un autodidacte qui, très jeune, a appris son métier sur le tas. Il en maitrisait tous les aspects. Ingénieux et créatif, il savait trouver des réponses à tous les problèmes qui se présentaient. »

Dès le milieu des années 80, il fut associé au TCM et en devint vite le directeur technique, intervenant dans tous les spectacles présentés. Puis en 1992-1993, il fut nommé régisseur attitré d’été.

« Alors que je m’y connaissais en chiffres, Yvan m’a tout appris de la régie, partageant sans compter ses connaissances et sa passion. Il était un pilier du théâtre. Je le vois encore, au Théâtre des Marguerites, à quatre pattes sous la scène, dans le sable, pour corriger une installation et permettre qu’un décor tourne aisément. Ce que nous n’étions pas arrivés à régler en quelques jours », raconte-t-il.

« Yvan a été de toutes nos productions depuis 2003. On lui doit nos succès. Il savait travailler avec les gens. Il était un véritable meneur d’hommes qui ne craignait pas de dire ce qu’il pensait. »

Tant que le TCM a produit des spectacles, Yvan Lemaire a été de l’équipe. Il a même été régisseur de la tournée Dieu Merci pour Juste pour rire. « Pour moi, c’était un roc sur lequel on pouvait s’appuyer. Je perds plus qu’un collaborateur. »

Inspirant

Yvan Lemaire et le maire de Sorel-Tracy Serge Péloquin ont longuement travaillé côte à côte, que ce soit au TCM, ou encore lors d’événements dont M. Péloquin était le directeur artistique comme le Gala du mérite économique, les fêtes d’ouverture et de fermeture ainsi que d’un spectacle du 350e de Sorel.

« Et il travaillait encore avec mon fils Olivier. Il est vraiment parti trop jeune, trop vite », déplore-t-il.

Il y a 30 ans, les deux hommes étaient même, avec Claude Cournoyer, trois associés dans Boulevard éclairage.

« Yvan était un passionné qui a su inspirer à des éclairagistes aujourd’hui professionnels, comme un prof sait le faire, la passion de la lumière et du métier. Il était aussi un grand amoureux de la nature, un bon joueur de hockey qui aimait la vie, créatif et inspirant pour ceux qui l’ont côtoyé. »

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