16 mai 2024 - 08:20
Protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité
Le nombre de dossiers a augmenté de 29 % chez Raymond Chabot à Sorel-Tracy
Par: Stéphane Fortier

Sophie Desautels, première directrice principale et syndic autorisée en insolvabilité chez Raymond Chabot qui a un bureau à Sorel-Tracy. Photo gracieuseté

Le nombre de dossiers en lien avec la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité a connu une nette augmentation de près de 29 % à Sorel-Tracy, passant de 3036 dossiers en 2022 à 3913 en 2023.

En effet, selon Sophie Desautels, première directrice principale et syndic autorisée en insolvabilité chez Raymond Chabot, les propositions de consommateurs et les faillites ont connu une hausse significative, et, pour elle, il s’agit bien d’une tendance.  « Nous incluons, dans ces chiffres, les propositions de consommateurs, plus nombreuses heureusement, et les faillites », indique Sophie Desautels.

En fait, la proposition de consommateur, beaucoup plus courante, n’est pas une faillite, mais plutôt une solution pour reprendre le contrôle de ses affaires, éviter la faillite et arrêter les appels de recouvrement. Il s’agit d’un processus réglementé où la personne est protégée des saisies ou autres mesures de recouvrement. Dans une faillite, la personne peut être susceptible de voir ses biens saisis.

Les raisons

On aurait tendance à penser que c’est pendant la pandémie que les demandes de protection de la Loi sur les faillites et l’insolvabilité auraient été plus nombreuses. « Au contraire, il y en a eu moins, les dossiers d’insolvabilité ont baissé durant cette période dans votre secteur et un peu partout. On a même vu, aussi, des liquidités supplémentaires dans les comptes de banque », de répondre spontanément Mme Desautels.  « Souvenez-vous que les créanciers, les banques, notamment, dès le début de la pandémie, ont fait preuve de souplesse envers leur clientèle », de rappeler cette experte dans le domaine.
Et ce qui explique l’augmentation? « C’est un mélange de facteurs économiques. Bien sûr, il y a l’augmentation des taux d’intérêts. Également l’augmentation des taux sur les marges de crédit personnel et l’augmentation des taux sur les cartes de crédit », justifie Mme Desautels.
Et l’inflation? « Bien sûr, ceux qui n’ont pas diminué leur rythme de vie risquent d’être en déficit s’ils ont les mêmes revenus qu’avant les augmentations de prix. D’où l’importance de faire un budget et évaluer si on investit son argent au bons endroits », indique Sophie Desautels, qui fait remarquer que les imprévus demeurent aussi des facteurs de risque, d’où l’importance de s’en prémunir en mettant de l’argent de côté.

Chose certaine, la tendance est à l’augmentation. « Les créanciers recommencent à faire des saisies bancaires et beaucoup de gens sont refusés pour des consolidations de dettes, leur cote de crédit étant trop faible et leur ratio d’endettement trop élevé, mais un crédit, ça se rebâtit », de conclure Sophie Desautels avec une note de positivisme.

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