En 2017-2018, le Centre jeunesse a traité 608 signalements. De ce nombre, 41,1% se sont avérés fondés. En Montérégie, on enregistre 13 626 signalements, ce qui représente une augmentation de 7%. Les augmentations sont constantes depuis de nombreuses années en Montérégie.
« On essaie beaucoup de comprendre l’augmentation. […] On pense que la population et les partenaires sont de plus en plus sensibles à leur responsabilité de faire des signalements. C’est une bonne et une moins bonne nouvelle. Ça traduit que notre société a des difficultés. Ça traduit aussi que les gens ne restent pas passifs quand ils constatent des choses », mentionne la directrice de la protection de la jeunesse et directrice provinciale de la Montérégie, Josée Morneau.
À Sorel-Tracy, on a connu une augmentation dans à peu près toutes les problématiques, sauf des risques sérieux d’abus physique et en abus sexuel. Les problèmes de négligence représentent la catégorie où on retrouve le plus de signalements. « C’est d’ailleurs une priorité de baisser le taux de négligence », ajoute Mme Morneau.
Le Centre jeunesse intervient de différentes façons puisque les problématiques sont multifactorielles. En dernier recours, il retirera l’enfant de la garde de ses parents. À Sorel-Tracy, 43% des enfants sont demeurés dans leur milieu familial comparativement à 51% en Montérégie.
Une vingtaine de postes ont été ajoutés afin de combler les besoins grandissants cette année.
Du côté du secteur des jeunes contrevenants, on connaît une légère baisse, passant de 69 cas traités en 2016-2017 à 62 en 2017-2018. « C’est une bonne nouvelle. On a de la misère à s’expliquer pourquoi. Ça fait quelques années qu’on assiste à une baisse. »
La Loi de système de justice pénale pour les adolescents se divise en deux catégories, selon Mme Morneau, soit la délinquance commune et la délinquance grave. Dans le premier des cas, le Centre jeunesse a mis en place le programme de sanctions extrajudiciaires permettant aux jeunes de réparer leur erreur.
« On est plus dans une formule s’apparentant à, autrefois, les travaux communautaires. Ce programme a un grand succès. Près de 90% de ces jeunes complètent le programme. Une grande partie ne reviennent pas au programme. C’est relativement nouveau comme programme, mais assurément très efficace », croit-elle.
La direction du Centre jeunesse a profité de l’occasion pour mettre en valeur les intervenants. Ils doivent travailler avec des clientèles aux prises avec des problèmes de santé mentale grave, de toxicomanie, de déficience intellectuelle, d’itinérance et de violence. « Ce sont des sauveurs. Notre jeunesse, c’est notre avenir. Si on ne prend pas soin de notre jeunesse, on ne prend pas soin de notre avenir », souligne-t-elle.
Le syndicat revendique des meilleures conditions
« Nos intervenantes ont la cause des enfants tatouée sur le coeur, sauf qu’il nous faut des conditions de travail qui vont nous permettre de mieux les aider, car la réalité est très difficile sur le terrain pour nos salariés en centre jeunesse. Nos gens sont à bout de souffle et doivent composer avec des taux de roulement élevés, un manque de ressources chronique et des dossiers qui s’accumulent », a réagi la représentante politique de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé (APTS), Fabienne Chabot.
Au Centre jeunesse de la Montérégie, le personnel est en surcharge dans plusieurs secteurs. « Cela crée un stress énorme sur les intervenants qui souhaitent maintenir un service de qualité pour les jeunes et leurs familles », ajoute Mme Chabot.
Pour la dernière année, le nombre d’intervenants ayant quitté définitivement le Centre jeunesse de la Montérégie s’élève à 251.