Épargné depuis le début de la pandémie, le personnel rappelle que les directives du gouvernement étaient claires, à savoir qu’aucun transfert ne devait avoir lieu pour éviter la propagation. D’autant plus que la partie n’est pas encore gagnée face à la COVID-19 et qu’on craint de mettre en péril la santé des résidents.
« À Contrecœur, nous n’avons pas eu de cas de contamination parce que nous avons suivi les directives à la lettre, sans broncher, et y mettant toute l’énergie nécessaire pour garder ce milieu de vie sécuritaire pour nos personnes âgées, écrit-on dans une lettre de dénonciation signée par 25 membres du personnel qui a été adressée au premier ministre et envoyée aux médias. Nous avons tenu bon, autant l’ensemble des employés que les résidents, et nous ne voulons pas que ça change. »
Le personnel fait également valoir que le transfert de personnel risque de désorienter les résidents qui recevront les soins de santé par des étrangers, alors qu’ils sont habitués avec les gens en place. « Dites-nous comment nous devrions aviser nos résidents qu’à l’avenir, (…) nous devrons, nous, les personnes habilitées et habituées à leur bien-être, aller travailler dans un autre CHSLD… Ils se sentiront trahis », plaide-t-on dans la lettre dans laquelle on indique que certains employés songent à remettre leur démission.
Pas de suppression de postes
Du côté de la direction, le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME) assure que contrairement à ce qui a été véhiculé dans la lettre ouverte, aucune suppression de postes n’est prévue dans cette installation.
« Cependant, comme le manque de ressources se fait particulièrement sentir à l’approche de l’été, période de l’année où plusieurs employés prendront des vacances bien méritées dans le contexte exceptionnel et difficile que nous traversons depuis le printemps, le CISSSME n’a d’autre choix que d’assurer le partage des ressources dans l’ensemble des centres d’hébergement de longue durée et en courte durée », explique le porte-parole, Hugo Bourgoin.
Le CISSSME ajoute que le partage de ressources a aussi pour but de stabiliser autant que possible le personnel, en respectant notamment les différentes zones chaudes et froides. « Le plan que nous avons mis en place vise à diminuer la pression sur notre personnel en évitant autant que possible d’avoir recours au temps supplémentaire obligatoire ou encore de se retrouver sous le seuil minimal requis en effectifs », explique-t-il.
Il assure que le plan a été réfléchi et construit en partenariat avec des membres du personnel terrain et qu’il représente leur réalité. « Nous sommes toutefois conscients que ce changement peut susciter des questions auprès du personnel et c’est pour cette raison que nous avons mis en place une série de mesures pour accompagner les équipes en place », soutient Hugo Bourgoin.