Le directeur de Champag explique que le projet est sur pause en raison de difficultés financières.
Avec le futur bâtiment à Saint-Roch-de-Richelieu, l’entreprise devait produire son propre substrat pour faire pousser ses champignons à Verchères, et ainsi, ne plus avoir besoin d’acheter un substrat venant de l’Ontario. Toutefois, avec les délais dans le projet, l’entreprise dépend toujours de l’usine de l’Ontario et enregistre des pertes de production.
« Chaque année, le substrat qu’on reçoit est de pire en pire à cause des températures et de la détérioration de l’usine en Ontario. Et les coûts de construction sont plus élevés en même temps. Tout ça mis ensemble, ça rend le projet difficile en ce moment à continuer. On va attendre un peu pour voir ce qui en est avec l’inflation et les coûts de construction. Après, on verra », explique M. Marsonia.
À plusieurs reprises, la municipalité a tenté d’invalider le projet en affirmant que celui-ci était de nature industrielle et non agricole. Toutefois, la cour a tranché en faveur de l’entreprise en statuant que le projet était agricole. Les permis de construction ont donc dû être émis par la municipalité.
« Ça nous permet de construire n’importe où sur un terrain agricole. Donc, il n’y a rien qu’ils peuvent faire vraiment pour arrêter le projet, en autant que les règlements environnementaux soient respectés », avance le directeur de Champag.
Aussi, comme la municipalité avait demandé à l’entreprise d’installer un certain système de ventilation, le tout permet à l’usine d’être plus près des maisons que ce que Champag souhaitait au départ.
M. Marsonia convoite aussi d’autres terrains et admet que d’autres propriétaires, toujours à Saint-Roch-de-Richelieu, étaient intéressés à vendre.
Pour ce qui est de la poursuite de 1,8 M$ contre la municipalité, elle est toujours valide.
Le maire reste sur ses gardes
Le maire de la municipalité, Alain Chapdelaine, a appris la nouvelle il y a quelques jours de l’entreprise Sables Collette. Les avocats de la municipalité ont par la suite contacté Champag pour confirmer la nouvelle, ce qui a été fait. Le maire attend toutefois un document justifiant la décision.
Celui qui suit le dossier de près avoue qu’il trouvait bizarre que l’entreprise n’ait encore rien déposé auprès du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Malgré tout, il ne se réjouit pas tout de suite.
« Le dossier passe à une autre étape, mais malheureusement, l’histoire n’est pas encore terminée. […] Le permis de construction est valide pour encore plusieurs mois. Donc, ils [Champag] disent ça, mais dans trois mois, ils pourraient vouloir renégocier autre chose. C’est pour ça qu’en ce moment, on est très sobres, il n’y a pas de célébrations de notre côté », mentionne M. Chapdelaine.
Pour la poursuite, le maire attend patiemment le rapport d’un expert comptable qui détaillera le montant réclamé.
« Après avoir analysé ça, on pourra faire nos observations et naturellement contester ça », avance Alain Chapdelaine.
De son côté, le groupe Stoppons l’usine de Champag à Saint-Roch-de-Richelieu voit dans cette décision une victoire de la mobilisation citoyenne et du pouvoir citoyen.
« Il faut continuer à exercer celui-ci pour assurer notre qualité de vie et participer pleinement au développement durable de notre région. […] Ensemble, nous avons réussi », peut-on lire sur la page Facebook du groupe.