Depuis deux ou trois ans, Geneviève Dulude-De Celles travaille sur un long métrage de fiction se déroulant à Montréal et en Roumanie. Ce projet ambitieux serait une coproduction avec la France et la Roumanie qui nécessite un budget plus important que son précédent long métrage.
Que le projet ait été sélectionné par la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) permet de passer à l’étape suivante.
« Les producteurs français et roumains ne pouvaient pas déposer le projet ou essayer de lever le financement tant que nous, on n’avait pas confirmé 50 % du budget canadien. C’est une super nouvelle parce que c’est notre feu vert, on peut déposer partout maintenant grâce à cet appui », souligne la cinéaste.
La SODEC et Téléfilm Canada financeraient la partie canadienne. Pour les subventionneurs en France et en Roumanie, les dates de tombée pour faire parvenir le projet sont en 2022.
« Le plus tôt sera le mieux. Si on réussit à financer plus tôt, on peut faire la préproduction plus tôt. Dans le meilleur des mondes, on vivrait avec un tournage à l’été 2023 », explique la Soreloise.
La préproduction représente la constitution de l’équipe ici et en Roumanie, ainsi que la formation de la distribution du film.
Un attachement à la Roumanie
Après Une Colonie, Geneviève Dulude-De Celles avait envie d’explorer davantage l’imaginaire et un univers plus loin d’elle.
Fleur bleue raconte l’histoire d’un homme, Mihai, qui travaille pour un collectionneur d’art important à Montréal. Ce dernier veut acquérir une œuvre de Nina, une jeune peintre prodige roumaine. Mihai est donc appelé à retourner en Roumanie pour une première fois, 30 ans après avoir quitté ce pays pour s’établir au Québec.
« Plus on avance dans le scénario, plus on découvre des pans de son passé qui vont nous amener à mieux comprendre pourquoi il n’est jamais retourné en Roumanie et ce qu’il a cherché à fuir. Ces éléments-là m’ont demandé de faire de la recherche sur l’histoire de la Roumanie pour déterminer ce qu’il faisait là-bas, dans quel contexte il a immigré, etc. », raconte la cinéaste.
Le projet a été un défi au niveau de l’écriture et de la justesse, entre autres quand elle fait référence à des sujets qui font moins partie de son quotidien comme le monde de l’art contemporain et l’historique de la Roumanie.
Ce pays n’a pas été sélectionné au hasard. À 21 ans, la Soreloise y a séjourné pendant six mois et a travaillé avec des gens en processus d’immigration vers le Canada. Elle faisait des séances de conversation avec eux.
« J’étais en contact avec des gens qui s’apprêtaient à immigrer et maintenant, mon scénario vient d’une réflexion sur : qu’est ce qu’il y a 30 ans plus tard? Quelles sont les conséquences à long terme? Qu’est-ce qu’on perd ou qu’est-ce qu’on gagne? », se questionne Geneviève Dulude-De Celles.
Elle y est retournée avec les années, entre autres, en 2019 lorsqu’elle y a présenté Une Colonie. Au printemps 2020, elle devait s’y rendre pour s’assurer que les éléments qu’elle évoque sont toujours justes et compléter l’écriture. Mais comme la pandémie a chamboulé ses plans, elle a terminé le tout du Québec.
Le titre Fleur bleue vient du poème du même nom d’Eminescu, auquel elle fait référence dans le film.
Pour ce projet, elle collabore toujours avec Colonelle films, la compagnie qu’elle a fondée avec Sarah Mannering et Fanny Drew.
En parallèle, elle travaille depuis un an sur le documentaire Les jours. Pour ce film, elle a suivi une jeune femme de 29 ans qui venait d’apprendre son diagnostic de cancer du sein. Elle a suivi la femme, maintenant âgée de 30 ans, dans son année de traitement teintée par la pandémie.
La cinéaste collabore aussi à différents projets de Colonelle films.