25 juin 2024 - 08:24
Le projet du Port de Montréal à Contrecœur devrait être fonctionnel en 2030
Par: Stéphane Fortier

Le 18 juin, un peu plus d’une centaine de personnes ont répondu à l’invitation de l’APM pour montrer les différentes facettes du projet de port de Montréal à Contrecœur. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

En cette soirée chaude et humide du 18 juin, l’Administration portuaire de Montréal (APM) était à Contrecœur dans le cadre d’une porte ouverte où un peu plus d’une centaine de citoyens se sont présentés afin de constater de visu l’évolution du projet qui devrait concrétiser en 2030.

De fait, les travaux pour le projet d’expansion du port de Montréal à Contrecœur devraient se mettre en branle dès 2025. « Il y a un changement au niveau du processus d’approvisionnement. Nous ajouterons un deuxième partenaire pour les travaux d’aménagement. Nous avions déjà Aecon et Pomerleau pour les travaux devant être effectués en eau (quai, dragage), mais nous irons en appel d’offres pour les travaux sur la terre (gares de triage, train) », indique Renée Larouche, responsable des communications chez l’APM. Incidemment, les travaux en eau sont déjà en planification.

Lors de cette porte ouverte, l’APM avait vraiment tout prévu les thèmes susceptibles d’intéresser les visiteurs, de la communauté à l’apport économique en passant par la question environnementale.

Les conditions à remplir en environnement

On se rappellera qu’Environnement et Changement climatique Canada avait imposé pas moins de 387 conditions à remplir pour la réalisation du projet. L’équipe mandatée pour respecter les conditions environnementales exigées par le gouvernement fédéral s’est démenée pour satisfaire aux demandes et contribuer à sauvegarder les espèces qui auraient pu être menacées par le projet. « Les conditions sont évolutives. Cela va très bien. Nous avons une équipe d’experts en environnement qui travaille à temps plein sur les mesures de compensation. Ce sont des gens passionnés qui ne laissent rien passer, ils sont très rigoureux et ont à cœur la préservation des espèces », rappelle Renée Larouche.

Notamment le chevalier cuivré, un poisson unique au monde. « Avec l’apport de l’Union des producteurs agricoles (UPA) et des ZIP (La Seigneurie et Jacques-Cartier), nous avons établi un plan de compensation calqué sur les besoins du chevalier cuivré », nous dit Julie Bastien, une biologiste experte en la matière. La création d’herbiers, là où le chevalier trouve principalement sa nourriture, compte parmi les mesures de compensation.

Toujours pour protéger le chevalier, l’APM envisage la mise en place d’un projet d’amélioration de la qualité de l’eau du bassin versant de la rivière Richelieu en plus de l’implantation d’herbiers, bien sûr. On parle aussi, dans le secteur de Contrecœur, de la participation à un programme de recherche sur la reproduction assistée ainsi que la participation à un programme d’éducation sur le chevalier cuivré destiné aux utilisateurs du fleuve.

Et les hirondelles? « Suite à l’aménagement des nichoirs artificiels en béton et en sable, nous avons réalisé que le nombre d’hirondelles était plus nombreux qu’avant. Non seulement nous les protégeons, mais nous en avons augmenté le nombre », soutient Renée Larouche.

Même chose pour les chauves-souris où trois condominiums ont été aménagés aux abords du site. Des compensations sont prévues pour chacune des espèces qui pourraient être affectées. Et en ce qui concerne les végétaux, 20 000 arbres devront être abattus. « Nous allons en planter le double de végétaux (car il n’y a pas que des arbres), de ce que nous devrons déboiser, soit 40 000 », révèle Mme Larouche.

Quant aux milieux humides, comme rien n’assure la pérennité d’un site qui existe, l’APM va créer un milieu humide, en collaboration avec la Ville de Contrecœur, et va s’assurer de sa durée dans le temps.

Apport économique

La mairesse de Contrecœur, Maud Allaire, était présente lors de cette porte ouverte, histoire de rencontrer les citoyens et voir comment le projet a évolué. « Nous sommes heureux d’accueillir cette soirée porte ouverte afin que les citoyens puissent trouver de réponses à leurs questions. Toutes les spécialités sont présentes ici, pour ce faire. Ce projet représente un grand apport pour le développement économique. C’est un plus, notamment en ce qui a trait à la création d’emplois », a-t-elle fait remarquer.

De fait, pour l’étape de la construction du site, il est prévu la création de 8200 emplois (6569 au Québec) et lors de l’exploitation, 1194 emplois (dont 1097 au Québec).

Rappelons que ce projet, dont la valeur estimée est de plus à d’un milliard de dollars, prévoit la création d’un terminal de conteneurs ultramoderne capable de traiter 1,15 million de conteneur EVP (équivalent vingt pieds) par an.

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