15 avril 2025 - 08:05
Le rêve n’a pas d’époque
Par: Deux Rives

Disposant d'une longue feuille de route dans le journalisme à Sorel-Tracy, avec plus d'une quarantaine d'années d'expérience dans les médias écrits dont le journal La Voix, Daniel Lequin a accepté de nous partager sa plume de temps à autre pour des chroniques.

Notre ville change.

Elle s’adapte, s’améliore, mais ne doit surtout pas perdre son noyau.

L’une des plus vieilles villes au Canada, elle a de l’histoire. Il fut un temps où on détruisait tout, évitant ainsi les critiques qui auraient été engendrées par des déboursés que l’on disait inutiles pour, soit reconstruire, soit redonner un nouveau visage à une bâtisse.

On dira que c’était à une autre époque.

Aujourd’hui, le climat a changé, car les décideurs de jadis ont tout simplement disparu ou sont décédés. Ainsi va la vie.

J’ai traversé mon adolescence dans une ville complètement différente de celle que je connais aujourd’hui.

Je me souviens du fameux bureau de poste, de la vieille prison, de l’hôtel Saurel, du pont des chars, de la vieille station de police et de pompiers, etc.

Durant notre adolescence, notre plaisir, le vendredi soir, était de faire le tour du centre-ville et c’est là que souvent, nous remarquions les belles filles.

Les jeunes s’identifiaient aux Éperviers de Sorel de la LHJMQ.

Le vendredi soir, j’avais pris l’habitude de me rendre au journal qui prenait place dans le restaurant Les Tire-Bouchons. Jean-Yvon Houle, mon patron, avait acheté ce bâtiment qui manquait nettement d’isolation, mais qui revêtait un cachet particulier et même inspirant, pour nous les journalistes.

J’allais souvent au deuxième étage et je m’installais à la fenêtre du bureau de M. Yvon Beaudry, simplement pour regarder les gens défiler. J’étais seul et je me souviens, je rêvais. C’était vraiment magique comme moment. Des souvenirs gravés dans ma mémoire et pourtant, il n’y avait rien de particulier lorsqu’on établit des comparaisons avec le monde actuel.

Un simple geste, mais qui m’émerveillait à chaque fois.

Cette magie, croyez-vous que les jeunes la ressentent encore aujourd’hui? J’espère qu’ils détiennent d’autres façons de la créer, car il devient primordial dans une vie de pouvoir traverser une telle étape.

C’est un peu comme notre enfance avec nos parents, notre famille, notre maison.

Je ne voudrais pas passer pour un vieux croulant qui n’est pas de son temps et qui espère que le passé reviendra. Non, car il existe un temps pour chacune des époques et les jeunes vont concevoir leurs souvenirs avec ce qu’ils ressentiront.

Je veux juste rappeler comment la magie s’exerçait, car nous réalisions qu’elle devenait nécessaire. Il m’est difficile de croire que les jeunes d’aujourd’hui pourraient s’en priver.

C’était l’époque où j’écrivais à la dactylo. L’ordinateur et le cellulaire n’existaient pas. Donc, aucun réseau internet. Je développais moi-même les photos que je prenais, ne sachant jamais si elles étaient bonnes avant de les voir puisque contrairement à aujourd’hui, nous ne pouvions les vérifier. On parle de noir et blanc, bien entendu, car le journal publiait que très rarement des photos en couleurs, une question de coût.

Vraiment, un autre monde. Or, quand tu ne connais pas l’avenir, tu ne t’aperçois pas que les années futures viendront chambarder ton milieu.

Suis-je nostalgique? Sûrement et pourquoi pas!

Lorsque les jeunes du présent vieilliront, ils deviendront forcément nostalgiques, car ils adoreront se remémorer de bons vieux souvenirs.

L’important est de profiter du moment présent, car nous ignorons le moment de notre départ.

Sans rêve, une vie sur terre n’est pas complète. Je n’ai jamais arrêté de rêver, suscitant ainsi de multiples projets qui ont forgé mon existence.

Pour me rejoindre, commentaires, suggestions : danielmedaille@hotmail.com

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